lundi 14 décembre 2015

J'ai lu : "American Prophet" de Paul Beatty

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L'histoire :

Rien ne destinait Gunnar Kaufman à devenir le nouveau prophète noir américain. Garçon brillant et drôle de la middle class , Gunnar connait une enfance heureuse épargnée par le racisme. Mais le jour où ses parents divorcent, la famille part habiter l’east side de Los Angeles et commence alors pour les enfants Kaufman l'initiation à la vie du ghetto faite de coups, d'’humiliations et de recherches identitaires. Gunnar apprend à être Noir, ses rêves d’'harmonie ethnique s'écroulent. BAC en poche, il rejoint Boston où ses œœuvres littéraires avant-gardistes lui ouvrent les portes d’'une Amérique bienpensante... Jusqu'’'au jour où, à l'occasion d'’un meeting, désespéré par l'échec des révoltes successives des Noirs américains, il appelle son peuple au suicide collectif (un appel suivi d’effets).
 
Mon Avis :

Roman purement américain, au rythme parfois étrange, tantôt lent, tantôt contemplatif, puis presque similaire à un polar, une comédie... Déstabilisant mais pas désagréable.

L'auteur fait preuve en tout cas d'une grande poésie dans son écriture, mais pas au sens classique du terme. Comme son personnage, il a le phrasé du ghetto, celui qui se rapproche du slam ou du rap. Et pourtant, c'est très intelligent, très beau.

L'analyse de la société américaine vue par ce jeune homme qui va devenir une icône pour les Noirs malgré lui est acide, réaliste, dure et à la fois tendre.

C'est une lecture qui sort des sentiers battus, qui m'a forcément touché par son contexte en pleine American Way of Life version Cote Ouest des années 90.

dimanche 6 septembre 2015

J'ai lu : "Terreur Apache" de William R. Burnett

 
L'histoire :
 
1886. Arizona. Le chef apache Toriano s'enfuit de la Réserve et sème la terreur chez les colons. Walter Grein, éclaireur à la ténacité légendaire, est chargé de le capturer avant qu'il ne mette le pays à feu et à sang. Accompagné de sa troupe d'anciens soldats et d'Indiens, il se lance dans une poursuite haletante...
 
Mon avis :
 
Aaaah, le Grand Ouest! Les terres sauvages, les paysages à couper le souffle, le rêve d'une nouvelle vie...et ces #!*$ d'indiens qui osent prétendre qu'ils sont chez eux! Alors que chez eux, c'était les Grandes Plaines et qu'on les a justement envoyé vers l'Ouest pour prendre leur terres fertiles en espérant qu'ils meurent en route. Pas de bol, les Apaches sont toujours aussi braves et farouches.
 
Ce livre fait la belle part à l'homme, le vrai. Et dans les deux camps, même si on a plutôt le point de vue de l'indien allié du Blanc et pas celui de la tribu qui se révolte. Mais bon, chaque lecteur saura faire le tri des informations, et on ne peut pas blâmer l'auteur de parti pris tant son héros principal est parfaitement lucide sur ses motivations. Il déteste les Indiens, mais pourtant, il est surement celui qui les respecte le plus, parlant leur langues et respectant leurs coutumes, contrairement aux bureaucrates qui arrivent de Washington, pleins de belles idées humanistes mais en décalage total avec la réalité cruelle de l'Ouest.
 
Et c'est justement tout l'objet du livre, bien au delà de la poursuite contre le "méchant" qui se solde en quelques pages. Quelle place accorder aux Indiens, et comment concilier les belles idées du monde nouveau qui se lève à l'Est avec le monde encore brutal et hostile de l'Ouest?
 
L'auteur ne répond pas vraiment, mais nous offre un récit fort, dénué de pitié, dur comme les hommes l'étaient pour vivre à cette époque.
 
J'ai vraiment adoré!
 


samedi 5 septembre 2015

J'ai lu : "La petite félée aux allumettes" de Nadine Monfils

 
L'histoire :
 
À Pandore, il se passe de drôles de choses... Chaque fois que Nake, une jeune fille un peu barrée, craque une allumette, elle a des visions affreuses de petites filles assassinées déguisées en Blanche Neige ou en Chaperon rouge. Mais là où ça se corse, c'est quand elle découvre le lendemain dans les journaux que ces crimes ont bien eu lieu... L'inspecteur Cooper, qui a de curieuses manies, et son collègue Michou, flic le jour travelo la nuit, vont mener l'enquête. Tout irait bien si l'infernale mémé Cornemuse ne venait pas flanquer la pagaille. Fan d'Annie Cordy et amoureuse de Jean-Claude Van Damne, avec qui elle « cause » depuis ses vacances avec un serial killer, l'horrible punaise sans scrupules revient, pire que jamais. Ça va barder !
 
Mon avis :
 
Suite directe du déjanté "Les vacances d'un sérial killer", ce livre va encore plus loin dans le délire en mettant cette fois beaucoup plus avant le personnage de Mémé Cornemuse, moitié nymphomane, moitié tueuse, moitié folle, moitié maline (oui ça fait 4 moitiés...)
 
Nadine Monfils ne s'embête pas avec une intrigue poussée, mais elle nous dresse le portrait de personnages tous plus timbrés les uns que les autres plongés dans des situations absurdes, drôle, caustiques, cyniques.
 
Ca se lit très vite, c'est excellent pour l'humeur et les zigomatiques. Si on ajoute en plus les quelques citations de JCVD, alors là, on obtient un très bon livre à prendre tel qu'il est : une farce faîte pour passer un bon moment.

vendredi 4 septembre 2015

J'ai lu "Puzzle" de Franck Thilliez

 
L'histoire :
 
Ilan et Chloé sont spécialistes des chasses au trésor. Longtemps, ils ont rêvé de participer au jeu ultime, celui dont on ne connaît que le nom : Paranoïa. Le jour venu, ils reçoivent la règle numéro 1 : Quoi qu'il arrive, rien de ce que vous allez vivre n'est la réalité. Il s'agit d'un jeu. Suivie, un peu plus tard, de la règle numéro 2 : L'un d'entre vous va mourir. Et quand les joueurs trouvent un premier cadavre, jeu et réalité commencent à se confondre. Paranoïa peut alors réellement commencer...
 
Mon avis :
 
C'est le premier livre de Thilliez que je lis. Tout de suite, on remarque que son écriture est très "américaine" et le thriller démarre comme un excellent page-turner.
 
L'histoire commence immédiatement, on sent qu'il n'y aura pas de temps mort. Pour le coup, je l'ai lu en moins d'une semaine. Pari réussi sur l'addiction.
 
Les personnages sont tout de même très stéréotypés. Malgré l'enchainement de twist qui relance le récit, j'ai été un poil déçu par la fin qui se devine en réalité très tôt et qui n'est pas du tout celle que j'aurais voulu. J'ai espéré jusqu'au bout, mais non...l'auteur a sacrément cédé à la facilité. Sans rien dévoiler, on est quand même très proche de "Shutter Island" qui m'avait littéralement scotché. Alors forcément, en comparaison...
 
Ca reste un excellent livre d'été, donc à lire détendu du slip sur la plage ou dans un bungalow ou partout ailleurs.

mercredi 2 septembre 2015

J'ai lu "César Imperator" de Max Gallo

 
L'histoire :
 
On connaît le vainqueur de Vercingétorix et le séducteur de Cléopâtre, le brillant écrivain et l'excellent orateur, mais peut-on imaginer ce qu'il fallut d'énergie et d'habileté politique à Jules César pour conquérir à lui seul le monde méditerranéen, tout en menant une guerre civile contre Pompée ? César est un homme seul, même marié, même à la tête de ses armées, même dans les bras de ses jeunes et beaux secrétaires, même au milieu du peuple romain qui l'acclame. Seul et donc en perpétuel danger. Mais à force d'être grand, on peut perdre ses repères.
 
Mon avis :
 
Comme tous les livres de Gallo, j'ai dévoré cette biographie passionnante sur un personnage que je croyais pourtant bien connaître. En réalité, je ne savais que ce que l'école nous enseigne, donc la surface. Mais Max Gallo nous permet de découvrir qui est vraiment Jules César, de son enfance à sa mort, et le parcours qu'il a eu avant de se faire assassiner.
 
On mesure la complexité de la politique romaine, les dangers quotidiens et surtout le courage qu'il lui a fallu pour affronter chaque épreuve sans ciller, pendant des années, pour parvenir à son but. Bien sûr, tout n'est pas noir ou blanc, et le personnage révèle aussi ses côté sombres.
 
Le récit se lit comme un roman, on est happé par ce destin hors du commun dont on connait l'issue fatale et qu'on souhaiterait parfois changer.
 
J'adore vraiment! Merci M. Gallo de m'avoir fait découvrir un personnage historique aussi riche!

lundi 31 août 2015

J'ai lu : "Juste avant le crépuscule" de Stephen King

 
L'histoire :
 
Juste avant le crépuscule... C'est l'heure trouble où les ombres se fondent dans les ténèbres, où la lumière vous fuit, où l'angoisse vous étreint... L'heure de Stephen King. Treize nouvelles jubilatoires et terrifiantes
 
Mon avis :
 
J'ai vraiment mis du temps à finir ce livre! Stephen King est un auteur assez déroutant, capable du meilleur comme du pire. Et là, c'est exactement ça. Certaines nouvelles sont vraiment réussies, je pense notamment à "N" qui m'a franchement foutu des frissons tellement la plongée dans la folie était réussie, et d'autres qui sont vraiment inutiles, mal écrites, sans sens réel.
 
Bon, il faut le prendre tel qu'il est, comme un livre à lire l'été, sans se prendre la tête, et si vraiment la Pile à Lire est à son plus bas niveau.
 
Toutefois, je me connais, et c'est le 2e effet "King", c'est que malgré cet avis plutôt négatif, je sais que je craquerais de nouveau un jour pour l'un de ses romans, et que je plongerais encore dans cet univers qui m'a tant fait rêvé et effrayé adolescent.

lundi 22 juin 2015

J'ai lu : "En finir avec Eddy Bellegueule" de Edouard Louis

 
L'histoire :
 
«En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.»
 
Mon avis :
 
Quelle claque!
 
Lors de la sortie de ce livre, je me rappelle avoir bouleversé par les différentes critiques et interview de l'auteur. Aussi, j'ai été ravi de voir la sortie "Poche" de ce roman.
 
Décrivant en terme cru sa vie de jeune homosexuel en milieu pauvre et rural dans le Nord (ça fait beaucoup), l'auteur nous livre un témoignage fort, sensible, ressemblant à un épisode de "Confession Intime" en plus réel et en beaucoup plus réfléchi.
 
On prend chaque mot en pleine gueule, comme une claque et on souffre avec ce jeune homme découvrant avec effroi qu'il ne pourra jamais être un "dur" comme son père et ses frères. La honte, le mépris, les insultes et le rejet que subi le jeune homme sans jamais vraiment comprendre comment changer les choses, enfermé dans un milieu social qui ne lui laisse aucun choix, tout ça est d'une intensité incroyable.
 
Le récit est fluide, malgré la sensibilité du sujet, et ne verse jamais dans le misérabilisme ou l'apitoiement. Un roman qui montre la solitude des enfants qui se découvre une sexualité différente et l'isolement qui peut conduire à des drames.
 
Un grand livre!

J'ai lu : "L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea" de Romain Puertolas

 
L'histoire :
 
Un voyage low-cost... dans une armoire Ikea! Une aventure humaine incroyable aux quatre coins de l'Europe et dans la Libye post-Kadhafiste. Une histoire d'amour plus pétillante que le Coca-Cola, un éclat de rire à chaque page mais aussi le reflet d'une terrible réalité, le combat que mènent chaque jour les clandestins, ultimes aventuriers de notre siècle, sur le chemin des pays libres
 
Mon avis :
 
Ca faisait un moment que j'attendais avec impatience que ce roman sorte en Poche! Autant dire que j'ai sauté dessus même si je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.
 
Bon, je me suis quand même bien dit que ça devait sacrément ressembler à "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" et tout ces romans dont les titres semblent vouloir battre le record du monde de mots dans un titre de roman.
 
Dès le départ, on est happé par l'humour de l'auteur qui parsème son récit rocambolesque de bons mots et de situation absurdes à vraiment se marrer. Mention spéciale au personnage du taxi-gitan qui m'a carrément plu!
 
On suit les aventures du kafir indien à travers l'Europe en étant tout à la fois séduit par son humanité mais aussi en comprenant bien à travers tout ça ce que l'auteur a voulu dénoncer sur le sort des immigrés clandestins, sujet d'actualité s'il en est. Je ne pensais franchement pas qu'on pouvait rire de ce sujet tout en réfléchissant, ce qui prouve la grande intelligence de l'auteur!
 
Ce roman en forme de conte se lit très facilement, c'est truculent et succulent. J'ai A-DO-RE!

dimanche 21 juin 2015

J'ai lu : "Raylan" de Elmore Leonard

 
L'histoire :
 
Dealers a l'intelligence limitée, les frères Crowe décident d'élargir leurs activités au trafic d'organes, mais une éminence grise semble se dissimuler derrière ce projet un peu trop complexe pour eux. Le patriarche du clan Crowe, lui, a maille a partir avec une entreprise minière qui convoite sa montagne. Il y a aussi une jeune fugueuse as du poker et trois strip-teaseuse qui braquent des banques. Face a tout ce petit monde, le super-marshal Raylan Givens s'apprête à faire parler la poudre. Mais il se retrouve nu dans une baignoire, en compagnie d'une jolie infirmière prête a prendre livraison de ses reins...
 
Mon avis :
 
De cet auteur, j'avais lu "Be Cool" et "Zigzag Movie", que j'avais plutôt apprécié. Le ton de l'auteur, entre humour noir et polar rend la lecture sympathique.
 
Dans ce roman, j'ai retrouvé ce ton, mais aussi les défauts que j'avais déjà remarqué : beaucoup de personnages dont certains ne servent à rien et une propension à faire des dialogues très long sans rappel de qui a la parole, si bien qu'on ne sait plus qui dit quoi au bout d'un moment.
 
Là, il ne s'agit pas véritablement d'une histoire, mais plutôt de 3 nouvelles liées ensemble un peu à la zob, par le personnage central de Raylan, qui est soyons franc, au summum du cool! En revanche le lien entre les histoires est vraiment tiré par les cheveux, et je n'ai toujours pas compris la cohérence globale du récit.
 
Dommage, car l'ensemble laisse un goût agréable mais inachevé.

lundi 1 juin 2015

Déménagement

Pour plus de clarté, retrouvez désormais la chronique "La petite histoire de l'Histoire" à l'adresse suivante :
 
 
A bientôt là bas!

lundi 25 mai 2015

Focus sur...#6. Les pires empereurs romains "J'chuis qu'un dingue dans tête"


Aujourd’hui c’est lundi. Et le lundi, soit on se demande ce qu'il faut faire pour gagner l'Eurovision, soit on lit « La petite histoire de l’Histoire »

Comme moi j'écoute encore Marie Myriam, j’ai le plaisir de vous parler aujourd’hui non pas d’un mais de 6 personnages historiques. Et sans supplément tarifaire ! Oui madame !

Pour cet épisode 38, nous allons voyager loin dans le temps pour nous rendre au cœur de l’Empire Romain. Et là mes petits amis du 21e siècle, je vous vais vous présenter l’élite de la crème fouettée du panier de cerise pour gâteaux, le top du top de l’époque : les empereurs !

Oui mais dit comme ça, ça a l’air un peu chiant…Alors, comme je vous connais bien, je vous ai préparé une sélection des empereurs romains les plus fous qui ont régné. Et croyez moi, vous n’allez pas en revenir indemne ! Restez bien jusqu'à la fin, le dernier est mon petit favori!

La machine à remonter le temps a mis sa plus belle toge et révisé son latin : Allez, c’est parti !


On commence par le plus connu : Néron, qui règne de 54 à 68.


Son côté « différent » :

* Il empoisonne son frère adoptif
 
*Il répudie sa 1ere épouse, la fait décapiter, et offre sa tête à sa nouvelle femme, Popée, qui se servira du « trophée » pour planter ses épingle à cheveux…
 
* Au cours d'une dispute, il finit par tuer également Popée, alors enceinte: il lui fracasse la tronche et tue le fœtus à coup de pied
 
* Mais pris de regret, il tombe un jour sur un jeune garçon qui ressemble à Popée…il le fait castré, le travesti et le force à l’épouser
 
* Il fait tuer sa mère, son percepteur, et pousse au suicide bon nombre de sénateurs et généraux
 
* Après l’incendie de Rome, il accuse les Chrétiens d’en être responsables, et en fait bruler vifs la nuit dans les jardins du palais pour lui servir d’éclairage !
 
* Contraint au suicide suite à une révolte de légionnaire, il s’écrie en mourant : « Quel artiste meurt avec moi ! »


Commode, qui règne de 180 à 192


Son côté « différent » :

* Passionné de combats de gladiateurs, il ne s’intéresse pas du tout à son rôle d’Empereur et passe ses journées dans l’arène à combattre
 
* Il est persuadé d’être la réincarnation d’Hercule, alors il se promène vêtu d’une peau de lion, une massue à la main
 
* Outre les combats de gladiateur, ce qu'il aime Commode, c'est décheniller de l'animal à tour de bras. Il passe des journées à décapiter des lions, massacrer des éléphants etc...et il oblige les sénateurs à assister au spectacle. Un jour, il décapite une autruche, et brandi la tête ensanglantée vers les sénateurs en leur disant "Bientôt, ce sera votre tour"
 
* Empoisonné par son secrétaire et son préfet, il est tellement bourré ce jour là qu’il vomit le poison…il faudra que les conspirateurs l’étranglent pour l’achever... pas commode...
 
* Rien à voir, mais c'est lui le méchant dans "Gladiator" de Ridley Scott

Domitien, qui règne de 81 à 96
 


Son côté « différent » :
 
* Il passe une grande partie de sa vie à essayer de tuer son frère
 
* Il adore transpercer les mouches avec une aiguille…
 
* Il se fait modestement appeler « Maître des Dieux »
 
* Il fait recouvrir les murs de son palais de miroirs pour surveiller ses arrières au cas où on tenterait de l’assassiner
 
* Il couche avec de nombreuses prostituées, dont sa propre nièce
 
* Il fini assassiné (pas efficaces les miroirs…) et le Senat vote le Damnatio Memoriae : on détruit toute les statues le représentant et on efface toute mention de son nom comme s’il n’avait jamais existé
 
Caracalla, qui règne de 211 à 217
 
Ouuuuh qu'il a l'air sympa!


Son côté "différent" :
 
* Pour ne pas partager le pouvoir, il tue son propre frère d'un coup de glaive à la gorge alors que celui-ci était dans les bras de leur mère
 
* Il se livre ensuite à une série de meurtres pour épurer Rome, environ 20 000 personnes...
 
* En visite à Alexandrie, il n'apprécie pas vraiment que les statues le représentant soit livrées avec du retard, alors il rassemble 15000 personnes sur une place et les fait massacrer par son armée.
 
* En guerre contre les Parthes, il finit par demander la main de la fille de leur roi pour conclure la paix. Le jour des noces, quand toute l'élite Parthe est réunie, Caracalla ordonne à son armée de tuer tout le monde (c'est une manie chez lui!)
 
* Il est assassiné à Haran en Turquie, d'un coup de glaive en 217.
 
 
Elagabal, qui règne de 218 à 222
 


Son côté « différent » :

* Neveu de Caracalla, il devient empereur à 14 ans, et visiblement…c’était trop tôt, il n’était pas prêt !
 
* Né en Syrie, il ramène de sa région natale une pierre noire mystique. Il exige qu’elle soit transportée jusqu’au palatin dans un char en or, attelé à des chevaux blancs qui sont conduits à reculons jusqu’au temple ! (sans radar de recul, balaise la prestation !)
 
* Afin de concevoir des enfants divins, il enlève une prêtresse Vestale qu’il viole (alors qu’elle doit rester vierge)… devant l'indignation du peuple romain après ce geste, il renonce à l’épouser.
 
* Pas plus mal, car il préfère de loin les hommes… Il charge ses employés de recruter dans la ville les hommes les mieux membrés, car il aime par-dessus tout se travestir en Vénus et servir de femme lors d’orgies homosexuelles
 
* Il cherche durant toute sa courte vie un moyen de se faire castrer sans douleur et d’être doté d’organes génétiques féminins
 
* C’est un petit plaisantin, et l’une de ses blagues favorites est vraiment, mais alors vraiment marrante : lors des orgies, ses invités se réveillent parfois dans des cages aux côtés de lions, panthères, ours…on imagine la terreur !
 
* Il est assassiné (noooooon ??) à 18 ans lorsque l’armée apprend qu’il cherche à tuer son propre cousin. Et la pierre noire retourne (en marche avant) en Syrie !


Caligula, qui règne de 37 à 41 (mon chouchou!):
 
Il ne vous fait pas penser à Joffrey dans Game of Thrones?


Son côté « différent » :

* En fait, au départ, c’est plutôt un bon Empereur…et puis un jour il tombe malade, et à son réveil…il a pété une durite
 
* Il se prend pour un Dieu et envisage de remplacer toute les statues de Rome par les siennes !
 
* Il couche avec ses sœurs, et avec les femmes des autres qui n’ont rien à dire s’ils ne veulent pas finir assassinés…
 
* Il fait assassiner sa grand-mère, son cousin, des sénateurs…même le roi de Maurétanie qui avait eu le malheur de venir le voir habillé en pourpre, couleur réservée à l’empereur !
 
* Il adore annoncer que les greniers à blé de la ville sont vides pour assister aux émeutes de panique…quel farceur !
 
* Insulté par un romain, il fait exécuté toute la petite famille du monsieur…mais l’une des fillette a 7 ans…Or, il est interdit  dans la culture romaine de tuer une jeune fille vierge…Pas de soucis, Caligula la viole avant de la tuer.
 
* Au cours d’un repas, il éclate de rire. Quand on lui en demande la raison, il répond « Je viens juste de penser que d’un seul mot, je peux tous vous faire décapiter » Ah ah ah, on se marre bien lors des soirées avec Cali !
 
* Il dit d’ailleurs souvent à ses maitresses « Une si jolie nuque sera tranchée dès que j’en donnerais l’ordre »
 
* A grands frais, il envoie ses légions en Grande Bretagne pour…ramasser des coquillages sur la plage !
 
* Lors des jeux du cirque, il fait fermer les portes des arènes et laisse cuire les spectateurs en plein soleil…à tel point que certains font semblant d’être morts pour être évacués !
 
* Il adore tellement son cheval qu’il lui fait construire une maison avec mangeoire en ivoire, lui attribue des serviteurs, du mobilier…
 
* Il termine sa vie comme les autres, assassiné, battu à mort par les soldats de sa garde. En mourant, il crie « Je suis toujours vivant !! »…comme dans les films d’horreur !
 

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La semaine prochaine, je vous donne rendez-vous pour l'épisode 39. Nous franchirons l'Atlantique et nous ferons un sacré bond dans le temps pour un épisode "Ca s'est passé un jour". Et bien sûr, j'aurais du lourd, du très très lourd!

lundi 18 mai 2015

Portrait de Roi #5. Charles IX de France "Un histoire de sang"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on fête le titre "surprise" de champion de France du PSG, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".

Comme moi je trouve que le foot c'est nul quand le PSG gagne, j'ai le plaisir de pouvoir vous faire le portrait d'un roi de France comme on les aime ici : nul, fou, et qui fini mal. Oui, vous êtes de petits sadiques, je le sais bien.

Charles IX, car c'est de lui dont il s'agit mais en même temps c'est marqué dans le titre, n'aura pas eu une vie bien longue, mais cela lui aura suffit à entrer dans l'Histoire...mais pas forcément par la grande porte!

La machine à remonter est réglée pour un départ un pleine guerre de religion, direction le 16e siècle : Allez, c'est parti!

 
Mais qui es-tu Charly?
 
* Il est né le 27 juin 1550 à St Germain en Laye. Son père, c'est Henri II, celui qui va mourir 9 ans plus tard lors d'un tournoi, se prenant une lance en pleine poire. Sa mère, c'est la non moins célèbre et tout à fait sympathique Catherine de Médicis.
 
Juste pour illustrer l'enfance heureuse et joyeuse de Charles : sa maman

* Alors donc, quand il a 9 ans, son père meurt dans d'atroce souffrance. Du coup, c'est son frère aîné, François II qui monte sur le trône à 14 ans en 1559.
 
* Oui mais voilà...le pauvre François est déjà chétif, malade, et meurt seulement 1 an plus tard. Voilà donc notre Charles couronné Roi de France en 1560 à l'âge de 10 ans seulement!
 
* En réalité, c'est maman Médicis qui tient les reines du Royaume d'une main de fer. Faible psychologiquement, Charles est sous la coupe de cette femme de poigne.
 
* Pour asseoir son autorité et tenter d'apaiser les conflits religieux entre catholiques et protestants, Catherine de Médicis fait faire un tour de France à Charles. Là, il constate que selon les régions, l'année ne commence pas à la même date. Ainsi, quand à Lyon l'année démarre en février, une bonne partie du Royaume lui démarre l'année en avril. Pas pratique tout ça pour caler des RDV chez le dentiste! Alors Charles il prend une grande décision et ordonne que l'année commence le 1er janvier partout en France dès l'année 1564! Et VLAN, le réveillon 1 semaine après Noel, c'est lui!
 
* Du coup, 2e héritage que nous avons de lui : vu que l'année ne commence plus le 1er avril, les gens ont pris l'habitude de se faire des blagues ce jour là, puisqu'avant on s'offrait souvent de la nourriture pour fêter la fin du carême, on va se mettre à offrir de faux poisson pour un faux début d'année : et re-VLAN : c'est le poisson d'avril! Balaise Charles!
 
* En 1572, afin de réconcilier les catholiques et protestants qui se foutent sur la gueule depuis plusieurs année, le Roi marie sa jeune sœur Marguerite au protestant Henri de Navarre (futur Henri IV). Tout le gratin des deux partis est réuni à Paris. C'est là qu'à lieu une tentative d'assassinat sur Coligny, membre du conseil du Roi et protestant. Catherine de Médicis voulait en effet stopper l'influence de ce dernier sur le jeune Charles.
 
* Les protestants sont furieux. Voyant là une excellente occasion de grandement les affaiblir, Catherine de Médicis et son autre fils vont pousser Charles IX a donner un ordre terrible. D'abord réticent à cette idée, il va finir par céder sous la pression : il ordonne qu'on ferme les portes de la ville et qu'on tue tous les protestants. Il dira "Qu'on les tue tous, qu'il n'y en ait plus un pour venir me le reprocher"
 

 
* La nuit du 24 août 1572, c'est le massacre de la St Barthélémy. Partout dans les rues de Paris, on tue, on défenestre, on massacre à tour de bras ceux qui sont protestants ou qui les cache. Les corps sont jetés dans la Seine, hommes, femmes, enfants, à tel point que l'eau se teinte d'un rouge écarlate. On compte environ 3000 morts. Seuls le Prince de Condé et Henri de Navarre échappe de peu à la mort.
 
* Après cet évènement, Charles ne parviendra pas à se défaire de la culpabilité et du sang qu'il a indirectement sur les mains. Il va sombrer petit à petit dans la folie, victime d'insomnie et d'hallucinations de plus en plus fréquentes.
 
* On raconte qu'il joue du cor de chasse dans les couloirs du Louvre à s'en faire éclater les poumons. Il se prend de passion pour les jeux sanglants, exigeant qu'on lâche des lapins dans les châteaux pour les chasser
* En visite royale, il peut sur un coup de tête égorger les animaux de toute une ferme. De nombreuses indemnités sont versées à de pauvres fermiers qui ont vu leur troupeau décimé par le roi fou.
 
* Pendant les parties de chasse, il arrive à Charles de caresser ses chiens qu'il adore, puis l'instant d'après, les égorger sans raison...
 
* Il ne gouverne quasiment plus, sa mère se chargeant de toute les décisions politiques.
 
La fin :
 
* A partir de 1573, il est pris de vomissement sanglants et s'affaiblit de plus en plus
 
* En 1574, il est transporté à Vincennes pour y être soigné, mais rien n'y fait. On lui indique que le comte Montgomery, celui qui a tué son père lors du tournoi de 1559, a été fait prisonnier. Il ne manifeste aucun sentiment et déclare "Tout les choses humaines ne me sont plus rien"
 
* Le 28 mai, respirant difficilement et souffrant le martyr, Charles IX voit sa fin arriver. Il transpire abondamment et sa peau suinte de sang, ce qui le rend encore plus fou. Il a peur, il est terrorisé, il dit à sa nourrice : "Nourrice, nourrice, que de sang autour de moi ! N'est-ce pas celui que j'ai répandu ?"
 
* Le 30, la fièvre ne le quitte plus. Il meurt dans la journée, probablement de tuberculose et de pleurésie. Il était à la veille de son 24e anniversaire.
 
Dans la Reine Margot, c'est Jean Hugues Anglade qui joue Charles IX. La scène de son agonie est terrible!

 
* N'ayant eu aucun garçon de son mariage avec Elisabeth d'Autriche, c'est son frère, duc d'Alençon qui va monter sur le trône sous le nom d' Henri III...trône sur lequel il mourra poignardé pendant la grosse commission en 1589...famille un peu de looseurs non?
 
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La semaine prochaine, nous partirons vers l'Empire Romain et j'aurais du lourd, du très très lourd!

lundi 11 mai 2015

Focus sur...#5. Gilles de Rais "Aucun lien avec Odile"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on fait des visites diplomatiques à Cuba, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".
 
Comme moi je fume pas de cigare, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui de l'un des pires personnages de l'Histoire de France et qui reste connu la plupart du temps comme le premier serial killer identifié au monde.
 
Vous vous rappelez de François l'Olonnais? Eh bien, le personnage que nous allons étudier est encore plus méchant! Plus effrayant que Dark Vador, plus vicieux que Marc Dutroux, plus sadique que l'écoute du dernier album de Patrick Fiori, je vous présente Gilles de Rais!
 
La machine a remonter le temps a réuni tout son courage pour vous emmener dans cet épisode 37 : aller, c'est parti!
 
 
Il est pas beau comme ça mon Gilou?
Mais qui es-tu Gilles?
 
* Tout commence bien pour le petit Gilles, qui né durant l'année 1405 du côté de la Bretagne et porte le titre de Baron de Retz et moult autres titres de chevalier.
 
* Après quelques faits d'arme sur les champs de bataille, et malgré la situation précaire du roi de France Charles VII en 1420, Gilles choisi pourtant de rester fidèle à son souverain. En résumé pourtant à ce moment de l'Histoire, la France va mal...on est en plein milieu de la guerre de Cent Ans, et le territoire français est réduit à quelques possessions au sud de la Loire. Les Anglais, après leur victoire à Azincourt, domine la majeur partie de notre beau pays. Pire, le roi fou Charles VI a désigné le roi d'Angleterre comme son seul héritier au détriment de son fils légitime, Charles VII. Celui-ci est contraint de se réfugier à Bourges parmi ses derniers fidèles, et n'est reconnu Roi de France que par une poignée de seigneurs. Les défaites militaires s'enchainent, le roi n'a toujours pas été sacré à Reims, bref, ça sent quand même le pâté!
 
* Mais tout change en 1429. Une jeune pucelle se présente au roi au château de Chinon. Gilles de Rais est présent auprès du roi, au côté des autres capitaines. Il assiste ainsi à la rencontre entre Charles VII et Jeanne d'Arc qui promet au souverain de bouter l'anglais hors de France.
 
* Pas convaincu le Gilles, il accompagne tout de même Jeanne et son armée sur la route d'Orléans, pour lever le siège qui affame la ville.
 
Dans le film de Luc Besson, Vincent Cassel prête ses traits à Gilles de Rais

 
* Bingo! Jeanne, bravement épaulée par Gilles, contraint les anglais à quitter le siège d'Orléans et à se replier! Ce haut fait d'armes fait de Gilles un héros, au point que Charles VII l'autorise à porter la fleur de lys sur ses armoiries! La route vers Reims est libre, le roi peut se faire sacrer.
 
* Le jour J, le 17 juillet 1429, Gilles reçoit l'immense privilège d'être le porteur de la Sainte Ampoule, celle qui contient l'huile sacrée dont le roi doit être oint pour respecter la tradition séculaire et faire de lui le seul et unique Roi de France.
 
* En septembre 1429, il est de nouveau aux côtés de Jeanne d'Arc lors du siège de Paris où la Pucelle reçoit un carreau d'arbalète dans la jambe.
 
* De retour dans son domaine en 1432, Gilles de Rais, désormais Maréchal de France, va se métamorphoser après le décès de son grand père qui était le seul à  parvenir à contrôler ses accès de colère, pour devenir un véritable monstre.
 
Gilles le bling bling :
 
* A son retour de guerre, Gilles va mener un train de vie fastueux, bien au dessus de ses moyens. Cela l'oblige à vendre des domaines. Sauf que Gilles, il veut bien vendre et récupérer l'argent, mais considère que les terres demeurent sa propriété. Ainsi, il va par exemple reprendre par les armes un château qu'il avait vendu.
 
* Voulant reproduire le même schéma, en 1440, il pénètre dans une église de Bretagne, menace le clerc de le tuer si Jean le Ferron, nouveau propriétaire du château, ne lui en ouvre pas les portes immédiatement. Coupable de sacrilège par cet acte, le Duc de Bretagne fait incarcérer Gilles de Rais...et là...les langues se délient.
 
* Il se trouve que des nombreux enfants ont mystérieusement disparus en 1432 et 1440, toujours autour des domaines où Gilles de Rais résidait...
 
Le procès et les terribles aveux :
 
Les ennemis de Gilles de Rais profitent du procès pour sacrilège pour alourdir le dossier d'accusation avec les témoignages sur les enfants disparus.
 
Le 8 octobre, c'est le début du procès. Le 16 et 17, ses complices avouent tout. Le 20, acculé, Gilles Rais passent à sont tour aux aveux, et cela, sans torture préliminaires, ce qui laisse penser que les faits sont réels.
 
Il explique être coupable de la disparition des enfants, en grand nombre dit-il "qu'il ne sait plus", certains parlent de 140, d'autres sources évoquent le chiffre de plus de 800! Principalement des garçons, tous entre 8 et 12 ans...
 
Avec l'aide de ses rabatteurs, Gilles enlevait les enfants et leur faisait subir les pires tortures dans ses différents châteaux.
 
Vous avez l'estomac bien accroché? Voici ce que révèle les minutes du procès :
 
*  Gilles de Rais avoue ressentir une vive excitation sexuelle à la vue du sang. Aussi, il démembre plusieurs de ses victimes, expose parfois les entrailles à l'air libre tandis qu'ils sont encore en vie, ou encore leur écrase la tête avec des bâtons hérissé de clous.
 
* Il confesse ensuite avoir commis le pêché de sodomie avec la plupart de ces enfants, parfois quand ils étaient en vie, le plus souvent pendants qu'ils agonisaient mais toujours poursuit-il "quand ils avaient encore un peu de chaleur"
 
* On franchi encore une étape dans l'horreur. Gilles avait pour habitude de suspendre les enfants à des crochets dans sa chambre.. avant de les descendre, il leur assurait que tout ceci n'était qu'un jeu, afin qu'ils ne pleurent plus. Puis, après leur avoir tranché la gorge, il se masturbait sur les veines du cou ou de la gorge, et sur le sang giclant.
 
* Gilles de Rais précise encore qu'il éprouvait plus de plaisir à voir les têtes tranchées, les membres coupés, à regarder les enfants agoniser qu'à abuser d'eux sexuellement. D'ailleurs, il aimait plus que tout s'asseoir sur leur ventre pendant que la mort les emportait, et que lui riait aux éclats.
 
* Puis, une fois tout cela terminé, il conserve les têtes qu'il juge les plus belles, et les expose un temps dans sa chambre, trouvant là un nouvelle source de plaisir. Après ces horreurs, les serviteurs étaient chargés de nettoyer tout le sang, puis de brûler les corps dans une grande cheminée.
 
Après ces aveux horribles, Gilles de Rais doit renouveler sa confession en public le 22 octobre 1440. Il se présente devant la foule vêtu d'un grand drap rouge, bien loin des atours somptueux du Maréchal de France qu'il était. Il retrace à nouveau son parcours de meurtrier, devant une partie des parents des jeunes disparus, et implore les personnes présentes d'être sévères avec leur enfants, afin dit-il "qu'ils ne deviennent pas comme lui"
 
L'exécution :
 
Le 26 octobre, Gilles de Rais est conduit à l'échafaud avec ses deux complices. Il a demandé à être exécuté le premier afin de servir d'exemple. Là, il ose tomber à genoux devant la foule et lance ": "Ô, Dieu, je vous demande pardon. Ne me punissez pas selon mes péchés, mais selon votre indulgence infinie.  "Je suis votre frère à tous et je suis chrétien. Je vous demande, même à ceux dont j'ai tué naguère les enfants innocents, de prier pour moi, au nom de la Passion de Notre Seigneur, de me pardonner de bon cœur, comme vous entendez vous-même obtenir le pardon de Dieu." Gonflé le gars...
 
Le bourreau le pend rapidement, puis le jette dans le bucher quelques secondes, la famille ayant obtenu qu'il ne soit pas brûlé jusqu'aux cendres afin de pouvoir enterrer le corps.
 
Ses deux complices eux, seront brûlés selon la bonne vieille tradition...
 
Pour la petite histoire, Gilles de Rais et ses tendances perverses sont à l'origine de la légende de Barbe-Bleue.
 
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La semaine prochaine, nous aborderons un sujet un peu plus léger (quoique...) avec un nouveau portrait de roi, et j'aurais du lourd, du très très lourd!

vendredi 8 mai 2015

J'ai lu : "N'éteins pas la lumière" de Bernard Minier

 
L'histoire :
 
" Tu l'as laissée mourir... " Le soir de Noël, Christine Steinmeyer, animatrice radio à Toulouse, trouve dans sa boîte aux lettres le courrier d'une femme qui annonce son suicide. Elle est convaincue que le message ne lui est pas destiné. Erreur ? Canular ? Quand le lendemain, en direct, un auditeur l'accuse de n'avoir pas réagi, il n'est plus question de malentendu. Et bientôt, les insultes, les menaces, puis les incidents se multiplient, comme si quelqu'un cherchait à prendre le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s'effondre. Avant que l'horreur fasse irruption. Dans les ténèbres qui s'emparent de sa vie, la seule lueur d'espoir pourrait bien venir d'un certain Martin Servaz.
 
Mon avis :
 
Troisième enquête de Sevaz, et le pauvre est au fond du gouffre en ce début de roman, on saura pourquoi si on a lu les 2 précédents.
 
Ce 3e volet délaisse un peu la piste Hirtmann pour s'intéresser à une autre enquête où il est question de manipulation mentale.
 
Lorsque j'ai lu ce livre, je suis passé par 3 phases :
La première où je ne pouvais pas m'arrêter de lire car comme d'habitude, Bernard Minier sait parfaitement s'y prendre pour rendre son récit addictif
La deuxième où je me suis rendu compte qu'en fait, il ne se passait pas vraiment grand chose dans l'histoire, et où je me suis demandé alors d'où venait cette envie persistante de connaitre le dénouement
La troisième où en terminant le livre, je me suis dit que comme d'habitude, l'auteur m'avait mené là où il voulait et que même s'il ne s'agissait pas du meilleur de ses romans, il avait réussi à me tenir en haleine pendant 4 jours où je n'ai pas pu lâcher le livre!
 
L'écriture est ciselé pour un page turner efficace, et comme vu plus haut, l'histoire vaut la peine d'être lue, surtout dans son dernier tiers.
 
J'ai hâte de lire le prochain qui semble complétement délaisser le personnage principal habituel.


lundi 4 mai 2015

Focus sur... #4. Les naufragés de l'île Tromelin : "Seuls au monde"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit fait des paris sur le prénom du Royal Baby n°2, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"
 
Comme moi j'ai tout misé sur "Josette", j'ai le plaisir de vous présenter l'épisode 35 de votre série préférée!
 
Nous parlerons cette fois d'un évènement assez méconnu, et pour cause : il ne met pas vraiment en valeur la fraternité et l'égalité...
 
La machine à remonter le temps a fait des provisions en cas de naufrage, c'est parti!

 
Tout commence par un naufrage dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1761, au large de l'île des Sables, à environ 450km à l'est de Madagascar et 535km au nord de la Réunion.
 
Cette nuit là, à la suite d'une erreur de navigation, une frégate française, l' "Utile", se fracasse sur les récifs coralliens de l'île. Sur ce bateau on compte 142 hommes d'équipage et surtout 160 malgaches, hommes, femmes et enfants, qui devaient être conduits sur l'île Maurice en esclavage.
 
L'équipage dans son intégralité et environ 60 esclaves parviennent à gagner le rivage...les autres esclaves périssent noyés dans la cale du bateau où ils étaient enfermés...
 
Pas de bol pour tout le monde, l'île des Sables n'est pas vraiment le paradis du naufragés. On est loin de l'île paradisiaque de Robinson ou de Koh Lanta. Ici, l'île ne mesure que 1700m de longueur, sur 700 maximum de largeur. Pas d'arbres, que des herbes et des broussailles. Très peu d'animaux. Le point culminant est à 7m. Il pleut de janvier à mars, et il y a fréquemment des cyclones très violents en saison chaude. Mmmm ça donne envie hein?
 
 
Dans un premier temps, tout le monde s'organise plutôt pas mal. Les naufragés récupèrent tout ce qu'ils peuvent de l'épave du bateau : bois, outils, quelques vivres... Ils parviennent à creuser un puits pour obtenir de l'eau à peine potable.
 
Le capitaine a perdu la raison suite au naufrage, il est donc remplacé par son premier lieutenant qui organise la construction de deux campements : l'un pour l'équipage, l'autre pour les esclaves. Oui parce que faut pas exagéré quand même, on va pas se mélanger...
 
Avec les restes de l'épave, le premier lieutenant Castellan fait également construire une embarcation sommaire qui sera terminée en 2 mois. Lui et les 122 membres d'équipages encore vivants s'entassent dessus et prennent la mer, abandonnant les esclaves sur l'île sans oublier bien entendu de leur promettre de revenir rapidement les chercher...
 
Tout ce petit monde parvient à gagner l'île Maurice en 4 jours seulement. Seulement le gouverneur local refuse de fournir un bateau au lieutenant Castellan pour retourner chercher les esclaves, malgré plusieurs demande de sa part.
 
Durant le transfert des rescapés à la Réunion, le capitaine décède et le lieutenant Castellan décide de rentrer en France fin août 1762.
 
La nouvelle de l'abandon des esclaves arrive à Paris et agite pendant quelques mois les milieux intellectuels. Puis, tout le monde oublie ces pauvres malgaches car la Guerre de 7 ans prend fin et la Compagnie des Indes a fait faillite.
 
Pourtant, en 1773, un navire qui passe à proximité de l'île des Sables repère les naufragés et les signale aux autorités de l'île Maurice. Cette fois, un bateau est envoyé sur place, mais le sauvetage échoue à cause de mauvaises conditions météo.
 
Un an plus tard, en 1774, un second navire arrive sur place mais ne peut pas non plus s'approcher du rivage. L'équipage parvient tout de même à mettre à la mer une chaloupe avec un marin qui rejoint l'île et les esclaves. Pas de bol, le navire ne pouvant vraiment pas accoster, le marin est à son tour abandonné et laissé avec les esclaves.
 
Ce marin, décidé à ne pas pourrir sur place, fabrique une nouvelle embarcation et prend la mer avec les 3 derniers hommes malgaches encore en vie et 3 femmes. Le radeau n'atteindra jamais aucune terre et disparait en mer en 1775.
 
Le sauvetage :
 
Ce n'est finalement que le 29 novembre 1776, soit 15 ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin accoste sur l'île qui ne porte pas encore son nom et récupère les derniers survivants. Il découvre alors 7 femmes et un bébé de huit mois.

 

 
Ils sont vêtus d'habits en plumes tressés, et ont réussi l'exploit de maintenir un feu allumé pendant 15 ans malgré l'absence de bois sur l'île!
 
Tout ce petit monde est rapatrié sur l'île Maurice, où le gouverneur décide de nommer le bébé Jacques-Moïse (très facile à porter!). La mère de l'enfant, elle, dont le nom malgache est Semiavou, est débaptisée pour être appelée Eve. La grand mère du bébé est appelée Dauphine par le Gouverneur, en l'honneur du nom du bateau ayant recueilli les naufragés. Les deux femmes et l'enfant décident de rester sur l'île Maurice dans la maison du Gouverneur.
 
Les autres rescapés refusent également de repartir à Madagascar (ils ne veulent pas reprendre le bateau??? bizarre!) et restent à demeure sur l'île Maurice.
 
Le chevalier de Tromelin, quand à lui, sera le premier à décrire parfaitement l'île des Sables, et fini par lui donner son nom.
 
 
Aujourd'hui :
 
L'île Tromelin fait actuellement parti des Terres Australes et Antarctiques Françaises, mais est revendiqué par l'île Maurice.
 
Sur l'île, on trouve un phare, une piste d'atterrissage et une station météo.
 
4 expéditions archéologiques ont été menées depuis 2006 : "Opération Esclaves Oubliés", afin de mieux comprendre comment ce groupe de pauvres gens a pu survivre durant 15 ans.
 
Les fouilles ont permis de comprendre que les naufragés avait notamment consommé des tortues, du poisson, des oiseaux, causant de véritables dommages à la faune de l'île. Les chercheurs trouvent aussi trois bâtiments construits avec des blocs de corail et dont l’épaisseur des murs dépassaient un mètre, pour se protéger d'un soleil dardant.
 

 
Le feu est maintenu pendant 15 ans grâce au bois de l'épave de la frégate. Sont retrouvés également six gamelles en cuivres réparées à de nombreuses reprises et un galet servant à affuter les couteaux.
 

 
La quatrième expédition a lieu en septembre/octobre 2013. D'une durée de 45 jours, elle a permis de relever de nombreux outils, des foyers et de comprendre l'aménagement du lieu, réalisé en quatre phases d'habitation.
 

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La semaine prochaine, retour au Moyen-Age. Je vous parlerais du premier tueur en série de l'Histoire, et j'aurais du lourd, du très très lourd!

lundi 27 avril 2015

Série du Printemps. Les Pirates #6 : Barbe Noire "Une tête bien faite"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi soit on cherche le soleil du printemps, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"
 
Comme moi je vis dans la 16e ville la plus ensoleillée de France mais où il pleut en fait comme partout ailleurs, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui de celui qui est surement aujourd'hui le pirate le plus connu de tous : Barbe-Noire
 
Beaucoup moins cruel que François l'Olonnais, ayant fait moins de capture que Olivier Levasseur, moins malin que Henry Morgan qui a su se retirer avant d'être pourchassé, ayant cumulé un trésor 5 fois moins important que Bartholemew Robert,  nous allons voir qu'il est entré dans la légende surtout au moment de sa mort.
 
C'est le dernier épisode de la série, alors branle-bas-le combat et pas de quartier! C'est parti!
 
 
Mais qui es-tu Barbe Noire?
 
- Bon déjà on se doute que ce n'est pas son nom de baptême, ou alors il aurait eu des parents vraiment cons! Bref...Comme beaucoup de pirate, il a choisi un nom d'emprunt pour se lancer dans son métier, afin de ne pas faire courir de risque à sa famille. Du coup, on ne sait pas vraiment comment il s'appelait ni quand et où il est né. Beaucoup s'accordent pour dire que son vrai nom était Edward Teach, né à Bristol en 1680, mais des documents découverts en 2009 tendent à prouver qu'en réalité il serait né à Beaufort en Caroline du Nord en 1690 sous le nom d'Edward Beard (barbe en anglais)
 
- Quoiqu'il en soit, il débute dans comme corsaire pendant la guerre de Succession d'Espagne, au service de la reine Anne d'Angleterre de 1703 à 1713.
 
- Il participe à de nombreux assaut contre des navires français mais malgré son courage et sa témérité, n'obtient aucun avancement.
 
- Edward, il a sens des réalités. Alors il se dit que pour gagner un peu mieux sa vie, il va faire exactement ce qu'il sait faire, mais de manière illégale. Il devient pirate en 1716 sous les ordres du capitaine Hornigold qui lui confie un sloop (et non pas un slip)
 
- En novembre 1717, Edward aborde un énorme navire français de 40 canons et en reçoit par la suite le commandement. Il le nomme le "Queen Anne's Revenge" en hommage à la reine Anne d'Angleterre
 
- A partir de là, et sachant visiblement que l'apparence peut être un facteur de peur bien plus important que la puissance véritable, Edward devient Barbe-Noire. Il est décrit par tous ceux qui l'ont croisé comme un homme de grande stature, large d'épaule, à la pilosité très importante. Un témoin écrit : "Cette barbe était noire, et il l'avait laissée pousser jusqu'à une longueur extravagante ; quant à l'ampleur, elle remontait jusqu'aux yeux"
 
- Côté look, il assure : il porte des bottes qui remontent jusqu'aux genoux, des vêtements sombres, un large chapeau et un long manteau de couleur vive. Il a pour habitude de porter sur lui six pistolets tenu par une bandoulière sur ses épaules. Avant le combat, il met des mèches de canons dans sa barbe et ses cheveux, et les allume pour paraitre encore plus effrayant!


 
 

- En 1718, il se sépare de son capitaine et prend son indépendance. Avec 300 hommes, il va capturer plus de 40 navires en quelques mois!
 
Pirate Flag of Blackbeard (Edward Teach).svg
Le pavillon de Barbe Noire

 
- Seulement voilà...il fait le coup de trop en mai 1718, en bloquant le port de Charleston et en rançonnant tous les navires qui se présentent. Le gouverneur de Caroline du Nord, Alexander Spotswood lance alors une chasse à l'homme avec récompense à qui tuera Barbe Noire!
 
La fin de Barbe-Noire :
 
- En novembre 1718, Barbe Noire a fait halte dans la baie d'Ocracoke avec une vingtaine d'hommes. Occupé à distraire ses invité, il n'a pas placé de vigie pour surveiller l'entrée de la baie.
 
- Le lieutenant Maynard, envoyé par le gouverneur et qui commande le Pearl, localise Barbe-Noire et bloque la baie pour ne pas que le pirate puisse s'échapper.
 
- Le lendemain matin, le 22 novembre 1718, le combat s'engage. Le bateau de Barbe Noire fait feu et la bordée tue un grand nombre de marins du côté anglais. Meynard et le reste de ses hommes se cachent alors dans la cale du navire.Barbe Noire pense que l'équipage a été décimé et lance l'abordage
 
 
- Alors que la fumée des canons se dissipent, Maynard et ses hommes sortent de la cale en criant et en hurlant : le combat commence!
 
- Teach et Maynard se retrouvent face à face. Chacun étant armé d'un sabre et d'un pistolet. Ils se livrent à un duel au pistolet. Teach est touché. Les deux hommes s'affrontent ensuite au sabre, celui du Lieutenant se brise sous les assauts de son terrible adversaire. Teach se rue sur lui pour lui porter le coup fatal, lorsqu'un matelot lui assène un coup de poignard à la nuque. Surmontant sa douleur, le sang l'inondant partout, Barbe-Noire continue à combattre courageusement en dépit de ses multiples blessures quand un autre matelot se mêle au combat et l'assaille de coups de couteaux. Hurlant et fou de rage, Barbe-Noire se bat de toutes ses forces. Les autres matelots tirent sur lui, cherchant à l'achever et enfin, Maynard le touche mortellement d'un coup de pistolet. Le pirate s'écroule lourdement... Dans un ultime effort, Barbe-Noire sors son dernier des six pistolets qu'il porte à sa poitrine et s'apprête à tirer mais il n'y parvient pas, il sombre, sans vie.
 
- On relèvera 25 blessures par arme blanche et 5 par balles sur le corps de Barbe-Noire! le Lieutenant Maynard tranche la tête de Barbe-Noire et l'expose sur son mat afin de prouver au Gouverneur qu'il a tué le célèbre pirate, et toucher la récompense promise
 
 
- Pour la petite histoire, Maynard ne touchera en réalité jamais les 400 livres promis pour la mort de Barbe-Noire. En effet, le Gouverneur va se servir de témoignage indiquant que l'équipage du Lieutenant a volé 90 livres dans le trésor de Barbe-Noire pour ne jamais lui verser la récompense! Maynard ne sera également jamais promu malgré sa bravoure et finira oublié de tous...
 
- L'épave du "Queen Anne's Revenge" a été retrouvée en 2007 et 15 000 objets sont conservés dans différents musée de Caroline du Nord. Vous pouvez aussi visiter le château de Barbe-Noire dans le Iles Vierges au large des Etats Unis
 
 

 
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La semaine prochaine, nous resterons toutefois en mer pour vivre une histoire incroyable mais vraie et j'aurais du lourd, du très très lourd!


J'ai lu : "Le Donjon de Naheulbeuk : A l'aventure compagnons!" de Jon Lang


L'histoire :

Au commencement, il y avait un barbare en quête d'action, un voleur aux motivations troubles, une jeune et candide elfe des bois, un nain revêche, une magicienne entretenant une amitié suspecte avec un ogre peu loquace, et un ranger aussi ambitieux qu'inexpérimenté. Rien ne les prédestinait à se rencontrer. Rien, sinon une insatiable faim d'aventure. Direction le Donjon de Naheulbeuk, là où tout a débuté.
 
Mon avis :
 
Ce dernier volume de la saga héroic-fantasy-comédie vient en fait combler une lacune. En effet, à l'origine, l'auteur avait crée un feuilleton sonore sur Internet, qui a ensuite été adaptée en BD puis en roman. Le premier livre avait donc pris en cours de route la saison 3.
 
Ici, nous revenons donc au tout départ, et ce volume permet de connaitre le début de l'histoire pour ceux qui n'aurait pas eu la chance d'écouter les aventures de l'équipe la plus nulle de l'histoire des jeux de rôle.
 
Comme d'habitude, c'est vraiment très drôle, même s'il faut indubitablement avoir une culture héroic fantasy et jeux de rôle pour apprécier pleinement l'humour de l'auteur. C'est bourré de références aux grands classiques et on se retrouve forcément quand il évoque des traits de rolistes caricaturaux!
 
J'adore la galerie de personnages tous plus nuls les uns que les autres, c'est rudement bien écrit! Et surtout, malgré le côté comédie, l'auteur n'oublie pas de nous pondre tout de même une histoire bien sympa qu'on suit avec un grand plaisir!
 
Ce roman a donc trouvé toute sa place dans ma bibliothèque!

lundi 20 avril 2015

Série du Printemps. Les Pirates #5 : Henry Morgan : "Malin le requin!"

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi, soit on se dit qu'on a bien fait de bombarder la Lybie pour laisser la place aux passeurs d'immigrés trafiquants d'humains et aux terroristes, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"

Comme moi aussi je voudrais fuir l'Ardèche pour un monde meilleur, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui de Henry Morgan. Ce pirate a bien mené sa barque si j'ose dire, et à eu un destin bien différent de ceux que nous avons déjà vu dans les épisodes précédents.

La machine à remonter le temps a chargé les canons et hissé Jolly Roger : Aller, c'est parti!

 
Mais qui es-tu Henry?
 
- Fils d'un châtelain du sud du Pays de Galles, il est né le 24 janvier 1635
 
- Son enfance et son arrivée dans le monde de la piraterie est à ce jour ne sont pas connues à 100%. En gros, 2 versions :
 
- La 1ere : il est kidnappé enfant et emmené à la Barbade comme esclave avant de parvenir à rejoindre la Jamaïque. Là, il fait parti d'un équipage pirate qui attaque des navires et possessions espagnoles. Lorsque le capitaine est tué, l'équipage le choisi pour être leur nouveau chef en 1666, après la capture de New Providence dans les Bahamas. Cette version tient surement plus de la légende que de la vérité.
 
- La 2e est moins romantique... Il s'engage comme moussaillon très jeune en Angleterre. Arrivé à la Barbade, il aurait déserté puis erré d'île en île, sans le sous...Il aurait été vagabond, brigand, mendiant. Bref, de quoi être recherché par les autorités locales. Pour échapper au gibet, il rejoint la Jamaïque où il commence à fréquenter les pirates. Très habile au jeu, il commence à gagner pas mal d'argent, il s'achète un petit bateau et commence son métier de pirate.
 
- Pirate atypique, il est très mauvais capitaine de navigation...il connait en effet de nombreux naufrages et considère plutôt les bateaux comme un moyen de transport pour ses expéditions.
 
- Son premier coup d'éclat, il le réalise en 1668 où il attaque les côtes cubaines. Il ne fait pas une grosse prise, mais obtient une rançon de 500 bœufs! Il les fait tous abattre immédiatement pour préparer sa 2e expédition
 
Son pavillon

 
- Il part direction le sud et pille Maracaibo en 1669, mais là aussi, il est très déçu par le montant du trésor récolté. En effet, la ville ne s'est pas encore tout à fait remise du passage de François l'Olonnais 3 ans auparavant. Lorsqu'il veut partir de la ville, mauvaise surprise ! 3 navires espagnols en bloquent la baie pour le capturer, reliés entre eux par des chaines pour éviter tout risque de fuite. Mais Henry a plus d'un tour dans son sac! Lui et ses capitaines font semblant d'attaquer. Ils vont droit sur les navires de guerre comme s'ils voulaient monter à l'abordage. Les officiers espagnols concluent que les flibustiers veulent se battre au sabre et, en gentilshommes, acceptent le défi. Sans tirer un seul coup de canon, ils attendent les flibustiers... mais le premier navire qui les aborde est un brûlot. C'est à dire un navire chargé de goudron, de barils de poudre en plus de mannequins pour faire croire à un équipage nombreux. Les quelques flibustiers qui le manoeuvre allument la poudre et sautent par-dessus bord. Les espagnols aussi, et dans l'explosion qui suit leur navire amiral s'enflamme. Le second navire est capturé par les flibustiers. Le troisième va s'échouer sur la plage pour que l'équipage puisse courir se cacher à terre.
 
- Malgré ce coup d'éclat, Morgan ne peut encore passer car les espagnols survivants se sont réfugié dans le fort qui bloque la sortie de la baie. Là encore, Henry va les avoir au bluff! Il fait mine de lancer un assaut terrestre et les espagnols déplacent tous leurs canons qui étaient pointés vers la mer pour les diriger vers la plage où ils pensent que Morgan va attaquer...Peine perdue! Profitant de la diversion, lui et ses hommes sont en train de partir tranquillement par la mer!
 
- En 1671, Henry réalise le plus grand exploit de sa carrière : il s'empare avec ses hommes de la ville de Panama, raflant un immense trésor au passage (environ 100 000 livres sterling)! Ce raid est marqué par une bataille rangée aux portes de la ville et suivi de brutalités et débauches parmi les plus grandes de l'histoire de la flibuste. Henry et ses 1800 hommes repartent sur leurs bateaux et se donnent RDV dans leur repaire habituel...Henry a réussi à convaincre ses autres capitaines de mettre tout le butin sur son navire avant le départ...Evidemment, il s'enfuit avec et ne rejoint pas du tout ses complices!
 

 
- Mais une fois en Jamaïque, c'est le drame... Pas de bol pour lui, entre temps, l'Angleterre et l'Espagne ont signé un traité de paix. Il est donc arrêté et envoyé en Angleterre pour y être jugé. L'attaque contre Panama a été très mal vécue par les espagnols et les anglais doivent donc faire un exemple pour leurs nouveaux alliés...Il va prendre cher le Henry!
 
Et ensuite?
 
- Il d'abord emprisonné en 1672 
 
- Henry est surement né sous une bonne étoile car en 1674, l'Espagne et l'Angleterre sont de nouveaux en guerre! Habile parleur et intelligent, Morgan parvient non seulement à être libéré (délivré) mais aussi carrément à se faire armé chevalier par le roi Charles II lui même! Anobli, il devient aux yeux du peuple un véritable héros.
 
- Décidément très fort, il est même nommé Gouverneur de la Jamaïque en 1684 et retourne vivre sur place, avec les honneurs et la richesse! Comble de l'ironie, il est chargé par le roi de chasser les pirates et flibustiers de l'île!
 
- Il achève ses jours paisiblement en Jamaïque, fréquentant assidûment les tavernes. Appelé pour constater son décès, le médecin conclut qu'il est mort « d'avoir trop vécu » en 1688 à 53 ans, âge canonique dans la profession de pirate!
 
- Aujourd'hui, Henry Morgan a été immortalisé comme une marque de rhume "Captain Morgan" et est au centre de l'album de métal-pirate du groupe écossais Alestorm "Captain Morgan's Revenge"
 
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La semaine prochaine, dernier épisode de la série du printemps! Mais ne vous en faîtes pas, pour cet ultime voyage en compagnie des pirates, nous parlerons du plus célèbre d'entre eux, et bien sûr, j'aurais du lourd, du très très lourd!