lundi 30 mars 2015

Série du Printemps "Les Pirates" #2 : Anne Bonny et Mary Read : "Thelma et Louise des océans"

Aujourd'hui c'est lundi, et le lundi, soit on demande le dossier médical du pilote avant de prendre l'avion, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"

Comme en Ardèche y'a pas d'aéroport, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui d'un duo qui fit frémir les plus braves sur les mers : Anne Bonny et Mary Read.

Eh oui, on croit souvent que la piraterie est un monde d'hommes cruel, brutaux, sauvages et violents. Mary et Anne ont pourtant prouvé au 18e siècle qu'une femme pouvait aussi être une pirate redoutée, cruelle, brutale, sauvage et violente!

La machine à remonter le temps est prête prendre la mer, alors souquez les artebuses et hissez les voiles : c'est parti!

 
Le parcours d'Anne Bonny :
 
- On ne sait pas exactement quand elle est née, disons entre 1697 et 1705. Ce qui est certain, c'est qu'elle voit le jour en Irlande. Son père est procureur, marié mais il a fait des vilaines choses avec sa domestique...Ouuuuhhh pas bien ça! Du coup, il est obligé de quitter l'Irlande avec la petite Anne sous le bras et d'emménager à Charleston dans les colonies vers 1710.
 
- A 13 ans, Anne est décrite comme plutôt jolie mais à l'aspect un poil négligée : cheveux roux coupé courts, visage crasseux et vêtements en bataille. Et puis la petite a son caractère...On raconte qu'à 13 ans, elle n'hésite pas à poignarder un domestique qui l'avait contrarié...Je pense que son père a du la gronder très fort : "C'est pas bien Anne! Interdit de poignarder des domestiques pendant 6 mois! De quoi? Oui, même s'il est noir"
 
- A 18 ans, Anne fréquente les tavernes et les hommes qui s'y trouvent. Elle aurait notamment un jour déshabillé publiquement son maître d'arme avec son épée, bouton par bouton. C'est surement lors de l'une de ces soirées qu'elle fait la connaissance d'un pirate de piètre envergure : James Bonny. Elle l'épouse et les amants ne tardent pas à fuir Charleston pour s'installer dans le paradis pirate de l'époque : les Bahamas!
 
- Anne elle est sympa mais faut pas lui souffler dans l'oreille...Un jour un pirate l'empêche de passer. Pas de problème : Anne sort son pistolet et lui tire dessus, lui arrachant la seule oreille qui lui restait
 
- Sur place, James Bonny devient l'informateur du Gouverneur et balance quelques amis pirates qui finissent pendus...Anne, déçue, quitte son amoureux rapidement et croise la route d'un autre pirate :  Pierre. Outre son activité de flibuste, celui-ci tient un salon de coiffure et de tailleur...comme quoi on peut être pirate ET élégant.
 
- Anne et Pierre, les deux compères qui font la paire repèrent pépère un navire marchand français qui croise au large de New Providence où ils résident désormais. Sauf qu'ils ne sont que 2...ce qui est bien mais pas top pour aborder tout un équipage! Il va falloir se montrer malins! Anne et Pierre volent alors un vieux bateau, le Revenge, dans le port de New Providence. Ils le retapent pour qu'il puisse naviguer, et installent dessus les mannequins dont Pierre se sert au magasin. Ensuite, ils recouvrent le bateau et les mannequins de sang de tortue. A la nuit tombée, ils lancent le bateau vers le navire français. Anne se tient à la proue, elle aussi recouverte de sang de tortue, et telle une guerrière fantôme brandie une hache. Les français, effrayés par cette vision démoniaque, abandonnent le navire sans combattre! Maline la rouquine!
 

 
- Ensuite, Anne fait la rencontre de Calico Jack Rackam (oui, c'est lui qui a inspiré le personnage de Rackam le Rouge à Hergé, Calico étant un surnom donné à Jack car il s'habillait toujours en rouge). Tout comme elle, Jack refuse la grâce offerte par le Gouverneur à tous les pirates repentis. Tous deux fuient New Providence. Anne embarque avec Jack en se déguisant en homme et en se faisant appeler Adam Bonny au sein de l'équipage de son nouvel amant.
 
- Anne tuera ensuite chaque homme qui découvrira son véritable sexe. Au cours d'une escale, Anne fait la connaissance de celle qui va bouleverser sa vie : Mary Read!
 
Mary? Mais c'est qui encore elle?
 
- Mary, c'est une nana, une vraie, du genre à qui on brise pas les ovaires. Elle est née vers 1690 en Angleterre. Sa mère est veuve d'un capitaine de marine disparu en mer. Son beau père, pour l'aider, lui verse une pension destinée surtout à l'éducation de Willy, le frère aîné de Mary. Sauf que le frérot meurt subitement, et assez jeune...Pour continuer à percevoir l'aide financière, la mère de Mary commence à l'habiller en garçon. La première fraude sociale de l'Histoire quoi.
 
- Mary, que le travestissement a du perturber, continue de vivre comme un homme et s'engage même dans l'armée anglaise où elle combat en Flandres contres les armées de Louis XIV pendant la guerre de Succession d'Espagne.
 
- Elle tombe amoureuse d'un officier, à qui elle doit donc forcément révéler son secret. Contraints de quitter l'armée, ils ouvrent une auberge aux Pays-Bas. Mais l'officier meurt seulement 4 ans plus tard. Mary renfile son costume d'homme et se fait engager sur un bateau marchand sous le nom de Willy Read.
 
- Le navire marchand se fait capturer par des pirates et Mary se dit que finalement, c'est une carrière qui pourrait l'intéresser. Elle se fait engager par l'équipage, toujours grimée en homme, et arrive dans les Bahamas, à New Providence. Là, elle rencontre Anne Bonny et Jack Rackam, qui l'embauche à son tour dans son équipage, persuadé d'avoir affaire à un homme nommé Mark Read. On raconte que chaque fois qu'elle tue un pirate ou un marin, Mary se dénude pour lui dévoiler sa féminité et lui prouver qu'une femme peut se battre.
 

 
Le trio infernal :
 
- Une solide amitié se noue d'abord entre Anne et Mary, se transformant petit à petit en histoire d'amour. Jack devient très jaloux, notamment parce qu'il ignore toujours que Mary est une femme! Jack fini même par menacer Mark (Mary donc!) de l'égorger. Et puis un soir...ils découvre les deux femmes en plein ébat, et là, il est bien obligé de voir qu'il s'était bien trompé!
 
- Mary cesse alors de se faire appeler Mark, et les deux femmes deviennent inséparables, s'habillant indifféremment en homme ou en femme, vivant comme un couple.
 

 
- Le trio écume les mers et pille de nombreux navires, provoquant la colère du Gouverneur anglais de la Jamaïque.
 

 
- Celui-ci lance ainsi une grande chasse à Jack Rackam et son équipage en 1720. Grâce au courage et à la ruse de Anne, les pirates attaquent et capturent plusieurs navires anglais qui étaient à leur poursuite.
 
La fin de l'aventure :
 
- Mais voilà...le 21 octobre 1720, un soir où l'équipage pirate s'est saoulé, les anglais attaquent et trouvent peu de résistance hormis de la part des deux femmes qui se battent seules comme des lionnes. Anne et Mary, écœurées par le manque de combativité de leurs collègues abattent elle même 2 pirates et blessent Jack Rackam. Il faudra aux anglais plus d'une heure de combat pour venir à bout de la résistance de Anne et Mary.
 
- Jugée en novembre 1720, les trois pirates sont condamnés à être pendus. Mais Mary et Anne évitent provisoirement l'échafaud en prétendant qu'elles sont enceintes.
 
- Anne obtient de rendre visite à son ancien amant, Jack Rackam et lui déclare : "Si vous vous étiez battu comme un homme, vous n'auriez pas à mourir comme un chien" Et Bim!
 
- Jack est pendu le 17 novembre 1721.
 
- Mary meurt quelques mois plus tard en prison, de la fièvre jaune en avril 1721.
 
- Pour Anne...rien d'officiel dans les livres d'Histoire. La seule certitude c'est qu'elle a été graciée par le Gouverneur la veille de Noel 1721. Elle sort alors de prison, et disparait littéralement. 3 versions sont possibles :
                        - Son père aurait payé sa rançon, et elle aurait refait sa vie en se remariant. Elle serait morte en 1782.
                        - Elle aurait rejoint son premier mari, James Bonny
                        - Elle aurait repris son ancienne vie de pirate
 
Inutile d'envoyer un SMS au 73232, il se s'agit pas d'un vote du public pour la fin de l'histoire. Choisissez simplement celle qui vous plait le plus, c'est aussi ça le charme de l'Histoire parfois :-)
 
Si cette chronique sur deux femmes pirates au caractère bien trempé vous a plu, aimez, commentez, partagez!
 
La semaine prochaine, nous ferons connaissance avec celui qui a forgé sa légende en moins de 2 ans de carrière pirate, et j'aurais du lourd, du très très lourd!


lundi 23 mars 2015

Série du Printemps "Les Pirates" #1 : Olivier Levasseur "Qui veut gagner des Millions?"

Aujourd'hui c'est lundi, et le lundi soit on fête l'arrivée du printemps avec sa polaire, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"

Comme moi je me suis gelé la nouille tout le dimanche, j'ai le plaisir de démarrer aujourd'hui la série du printemps qui aura un goût de rhum, d'aventure, d'embruns et de canons : Les Pirates! Et croyez moi, nous irons à la rencontre de quelques personnages hauts en couleurs et je vous réserve quelques surprises! A cette heure-ci je ne peux d'ailleurs pas vous dire exactement combien il y aura d'épisode à cette série, car j'ai encore quelques recherches en cours. Mais croyez moi mille sabords, j'aurais du lourd, du très très lourd.

Celui qui aura l'honneur de démarrer cette série sera Olivier Levasseur. Ce nom ne vous dit surement rien...et tant mieux sinon je ne servirai pas à grand chose...

Prêt à embarquer dans la machine à remonter dans le temps Moussaillon?

 
Mais qui es-tu Olivier?
 
- Il né vers 1680 à Calais. Son papa exerce le doux métier de flibustier et décide de former Olivier à la maitrise des océans dès son plus jeune âge, à bord de son navire "La Reine des Indes"
 
- Oui mais voilà, flibustier c'est pas trop un métier pépère, et le papa fini par être banni des océans. Le bateau reste ainsi à quai pendant un long moment, au grand désespoir d'Olivier qui a fait sienne la vie de pirate.
 
- Aussi, à la mort de son père, Olivier repart sur les mers à bord de "La Reine des Indes" en tant que seconde capitaine. Il décide de suivre les conseils de son père, qui pas bête, lui a conseillé de ne pas exercer du côté des Caraïbes, déjà assez chargé question pirates. La concurrence étant donc trop importante, Olivier décide de se rendre dans l'Océan Indien, bien moins fréquenté par les pirates, mais tout autant par les riches navires marchands.
 
- En 1721, Olivier, désormais surnommé "La Buse" a déjà capturé quelques navires, mais la légende n'est pas encore en marche. Pour cela, il faut qu'une tempête pousse "La Reine des Indes" à s'échouer à Mayotte. Taylor, un pirate anglais propose alors à Olivier Levasseur de s'associer car il a un bateau sans capitaine, alors qu'Olivier n'a plus de bateau.
 
- Le 26 avril, un navire amiral de la flotte portugaise, "La Vierge du Cap", quitte le port de St Denis sur l'Ile Bourbon (la Réunion). Ses cales sont remplies à raz bord de trésors incroyable dont une croix en or de 10kg sertie de pierres précieuses. A son bord, le vice roi des Indes, c'est dire si le navire est le VIP des mers! Au loin, les marins aperçoivent deux navires qu'ils identifient comme anglais. Ils ne se méfient pas et le laisse approcher...Une fois à portée de tir, les deux navires changent leur pavillon anglais et hissent le drapeau noir des pirates! Il s'agit de Levasseur et Taylor! L'abordage ne dure pas longtemps et rapidement les pirates prennent le contrôle du navire portugais au nez et à la barbe des autorités faisant main basse sur un immense trésor.
 
- Levasseur fait de "La Vierge du Cap" son navire et le renomme "Le Victorieux" mais rapidement, il est pris en chasse par Dugay-Trouin, le corsaire français et Matthews, le commodore anglais. Taylor, l'associé de Levasseur préfère fuir aux Antilles. Olivier, lui, se retire sur l'ile de Ste Marie près de Madagascar.
 
- Olivier Levasseur prend alors sa retraite de pirate et devient pilote pour les gens du coin. Il songe même à accepter la Charte du Roi qui pardonne aux pirates repentis à condition de restituer les butins capturés. Olivier accepte de rendre les reliques sacrées, mais pas le butin de "La Vierge du Cap" qu'il cache quelques part.
 
- En 1729, il offre ses services de pilote au navire "La Méduse" (oui oui! Celui du radeau, le même qui fera naufrage quelques années plus tard). Malheureusement, le capitaine reconnait l'ancien pirate et le capture pour le livrer aux autorités.
 
- Levasseur est condamnée à mort et exécuté le 7 juillet 1730 à St Denis. Au moment de monter sur l'échafaud, il lance dans la foule un papier sur lequel figure un cryptogramme et crie "Mon trésor à qui saura comprendre!"
 

 
Un trésor?
 
Tout le monde comprend qu'il s'agit du fabuleux trésor de "La Vierge du Cap" et la plus grande chasse au trésor commence à la Réunion.
 
Le cryptogramme lancé par Levasseur si vous voulez tenter votre chance...

Il faut savoir que le trésor en question est évalué par les spécialistes à environ 4,5 milliards d'euro...Une broutille qui se cache quelque part sous les pieds des réunionnais. Voilà qui devrait bien arrondir les fins de mois de celui qui le découvrira.
 
Depuis bientôt 300 ans, nombreux sont ceux qui ont consacré leur vie entière à la recherche de ce magot, sans succès jusqu'à présent. Le plus fameux, Joseph Guy Germain Tipveau, a passé 30 ans à essayer de résoudre cette énigme. Il est celui qui s'est surement le plus approché de la vérité, découvrant que le message codé en alphabet Templier renfermait en réalité une allusion à une pierre trouvée près des Seychelles, mais cette découverte ne lui fera pas pour autant mettre la main sur le trésor. Le chercheur amateur finit par se suicider en 1995...
 
6 îles peuvent potentiellement avoir servi de cachette à Levasseur : Maurice, La Réunion, Frigate, Mahé, Rodrigues, Sainte-Marie...sans compter tous les ilots inhabités qui peuvent tout aussi bien avoir été choisi par le pirate!
 
Vous savez ce qu'il vous reste à faire pendant vos prochaines vacances! Si vous tombez sur le trésor, ça vous remboursera le séjour :-)
 
Pour l'anecdote, l'histoire d'Olivier Levasseur a très largement inspiré le manga "One Piece", puisque dans cette histoire, le héros devient pirate après avoir assisté à l'exécution d'un homme qui lance dans la foule un message codé menant à un trésor fabuleux.

Aujourd'hui, la légende de "La Buse" fait partie intégrante de l'Histoire et du folklore de la Réunion et continue d'alimenter tous les fantasmes de richesse.
 
Si vous avez aimé cette chronique sur le pirate qui a fait la plus grosse prise de l'histoire des flibustier, aimez, commentez, partagez!
 
La semaine prochaine, un autre portrait de pirate auquel vous ne vous attendez surement pas! Je n'en dis pas plus, mais j'aurais du lourd, du très très lourd!


dimanche 22 mars 2015

J'ai lu : "Nuit Noire, Etoiles Mortes" de Stephen King

 
L'histoire :
 
1922 : un fermier du Nebraska confesse qu’il a assassiné son épouse, avec l’aide de son fils de 14 ans. Grand chauffeur : une femme écrivain, violée et laissée pour morte au bord d’une route, décide de se venger elle-même. Extension claire : un cancéreux en phase terminale passe un pacte avec un vendeur diabolique, afin d’obtenir un supplément de vie. Bon ménage : une femme découvre qu’elle vit depuis vingt ans avec un serial killer.
 
Mon Avis :
 
Comme quasiment tous les trentenaires, j'ai passé mon adolescence à lire Stephen King, et cet auteur a bercé mes premiers émois littéraires, de terreur, de peur avec un réel talent : celui de raconter des histoires, tout simplement. Car oui, King, est d'abord un conteur hors pair. J'ai dévoré "Ca" à 11, puis "Le Fléau", "Marche ou Crève", "Bazaar", "Les Yeux du Dragon", "Les Régulateurs", "Rose Mader", "La Ligne Verte"...
 
Puis en grandissant, on passe à autre chose. A 25 ans, j'ai tenté de revenir vers lui, en me disant que le plaisir n'en serait que plus grand avec le temps et l'expérience...raté avec "Tout est Fatal" et "Cellulaire"! Je me suis aperçu au contraire de tous les petits défauts qui jalonnent son écriture, certes simple, mais parfois trop simpliste. Je me suis rendu compte que l'effet n'était plus là et que même si je lui étais reconnaissant pour tous les moments passés ensemble entre 11 et 18 ans, je ne m'identifiais plus à ces histoires. On se quittait ainsi bons amis.
 
Pourtant, le mois dernier, je me suis laissé de nouveau prendre au piège en trouvant ce recueil de nouvelles dont j'ignorais totalement l'existence.
 
Et cette fois, quel plaisir!! Je ne sais pas si cela est du au format de nouvelles, qui se lisent très facilement, ou si j'ai de nouveau changé, mais l'alchimie s'est de nouveau réalisée.
 
J'ai retrouvé le King que j'aimais, celui qui écrit des histoires effrayantes sans pour autant en faire des tonnes, avec des personnages simples qui sont ici tous animés par le désir de vengeance, thème récurrent des 4 nouvelles. Si le niveau est inégal entre toute, la 3e est par exemple bien trop courte pour être efficace, l'ensemble tient largement la route.
 
Ici, pas de monstre fantastique, pas de magie, pas de surnaturel, que du réel. Et pourtant, les frissons sont là. Pas la grande angoisse ou la grande terreur, non, juste le sentiment que ce qu'on lit ici pourrait aussi nous arriver, tout simplement...
 
En résumé, merci M. King pour toute ces années et ces romans que je n'oublierais jamais. Et merci de m'avoir rappelé à votre bon souvenir avec cet excellent volume!

lundi 16 mars 2015

Focus sur...#3 : Le couple Desmoulins : "Les histoires d'amour finissent mal en général"

Aujourd'hui c'est lundi, et le lundi, soit on se dit que l'hélicoptère c'est vraiment nul, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire".

Comme moi je n'ai pas l'âme d'un aventurier, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui du couple Desmoulins, sujet que vous avez choisi. J'en profite pour vous remercier de votre fidélité!

Bref, on est pas là pour se papouiller la couenne, donc entrons directement dans la machine à remonter le temps pour découvrir qui étaient Camille et Lucile Desmoulins.

 
 
Aujourd'hui, nous allons vivre une belle, une grande, une magnifique histoire d'amour, de celles qui entrent dans la légende. Les filles, vous allez kiffer. Les mecs, ben si c'est pas votre truc, sachez qu'il sera aussi question de trahison, de complots et de fin dramatique, car oui, tout cela ne finira pas bien, comme nous le voir là tout de suite maintenant. Allez, c'est parti!
 
Camille Desmoulins né du côté de Guise dans l'Aisne, d'une famille plutôt bourgeoise, le 2 mars 1760.
 
Adolescent, il intègre le lycée Louis le Grand à Paris, où il sera dans la même classe qu'un certain Maximilien Robespierre avec qui il noue immédiatement une solide amitié. Durant cette période, il va également fréquenter  le jeune Suleau...dont le nom doit vous rappeler quelque chose si vous venez souvent par ici.
 
En 1775, il est choisi avec Robespierre pour réciter un compliment en vers devant le nouveau jeune roi de France, qui stoppe son carrosse devant le lycée sur la route du retour du sacre : Louis XVI. Il pleut a verse ce jour là. Le roi ne prend pas la peine de descendre de son carrosse et les deux jeunes enfants récite leur poème sous la pluie battante sans même apercevoir le souverain. Ce dernier repart sans leur avoir adressé un mot.
 
Diplômé, Camille s'installe à Paris. En 1782, dans les jardins du Luxembourg, il rencontre la famille Duplessis, issue comme lui de la petite bourgeoisie mais tout de même plus riche. Il fait ainsi la connaissance de la petite Lucile qui n'a alors que 12 ans...Il en a 22, mais il se passe quelque chose ce jour là, un coup de foudre pourrait-on presque dire.
Oui, aujourd'hui on appellerait ça de la pédophilie. Comme dirait Jean-Luc Lahaye : "J'vous jure m'sieur le juge, je savais pas qu'elle avait 12 ans! Elle en faisait bien 16..."
 
Il faut dire aussi que Lucile est une jeune fille souriante, espiègle, intelligente, pétillante et qui possède une joie de vivre incroyable. Elle voue une admiration sans borne à Necker et déteste Marie-Antoinette.
 
En 1785, Camille devient avocat, mais il bégaie de manière maladive et n'a donc que très peu de clients...
 
En 1787, il faut se rendre à l'évidence : Camille et Lucile qui s'échangent de nombreux courriers enflammés sont fous amoureux l'un de l'autre. Camille demande sa main à M. Duplessis, mais celui-ci refuse car Camille est dans une situation financière bien trop précaire.
 
1789 va tout changer...Alors que Necker est renvoyé par Louis XVI le 12 juillet, provoquant la colère du peuple, Camille monte sur une table dans le quartier du palais royal. Armé de deux pistolets, il arrangue la foule et malgré son bégaiement, il fait un discours incroyable, poussant les parisiens à s'armer pour se défendre du roi. Et où sont les armes? "A la Bastille!" crie-t-il Et le peuple le suit à l'assaut de la forteresse royale.
Les gens réunis dans cette cour de café se demandent comment se reconnaitre entre citoyens et ennemis du peuple. Camille a alors l'idée de porter une cocarde. Il arrache une feuille de tilleul et l'accroche à son chapeau, invitant la foule à faire de même.
Plus tard, cette cocarde deviendra bleue blanc rouge, mais c'est bien à lui qu'on la doit!
 
 

 
Surnommé "L'homme de la Bastille", Camille devient alors célèbre et surtout, riche grâce à son nouveau métier de journaliste. M. Duplessis accepte alors de lui donner la main de sa fille . Camille et Lucile se marient le 29 décembre 1790. Le témoin de Camille est bien évidemment son ami d'enfance, devenu lui aussi une figure de la Révolution : Robespierre.
 
Le couple s'aime passionnément et  donne naissance à un petit Horace le 6 juillet 1792 dont le parrain sera là encore l'ami de toujours, Robespierre.
 
Un mois plus tard, en aout 1792, c'est le début de la Terreur avec la prise du palais des Tuileries par le peuple dans un bain de sang effroyable. Camille assiste à cette journée, et il voit la tête coupée de Suleau, son ancien camarade de lycée massacré par la foule poussée par Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. C'est un véritable traumatisme pour Camille.
 
Le lendemain de cette terrible journée, il est nommé secrétaire au ministère de la justice tenu par son ami Danton.
 
Convaincu par les idées d' Olympe de Gouges, il est quasiment le seul révolutionnaire à la soutenir dans son combat pour l'égalité homme/femme.
 
En 1793, il participe à la chute des Girondins et notamment à l'arrestation de leur chef Brissot. C'en est trop pour Camille qui commence à se dire que la Terreur va trop loin. Il souhaiterait un courant plus modéré et commence à s'éloigner des Montagnards. C'est le début de la fin...
 
La chute du couple :
 
Nous somme le 31 mars 1794. Il est minuit. Camille fait les cents pas dans le salon de son appartement rue de l'Odéon. Il sait que le Comité de Salut Public veut sa tête. Et ses craintes deviennent réalité quand 2 commissaires de la République viennent l'arrêter pour "Affairisme et mollesse" sur ordre de... Robespierre!
L'ami d'enfance, devenu le vrai dirigeant de la Révolution, ne supporte pas que Camille s'éloigne de la Terreur et réclame que les têtes arrêtent de tomber dans son journal "Le Vieux Cordelier". Sympa le pote...Ah le gredin! Le fourbe! Le sacripant! L'encu...bref, la douleur m'égare. Ben oui, on l'aime bien Camille. Il est droit, honnête, intègre, naïf, amoureux, moderne avec ses idées humaniste, et avec son bégaiement, il attire forcément la sympathie.
 
Lucile pleure, crie, supplie. Mais Camille est emmené alors que le petit Horace qui a 2 ans se met à pleurer lui aussi. C'est la dernière fois qu'il voit son père.
 
Ironie de l'histoire, Camille est enfermé dans les prisons du Luxembourg, là où 10 ans plus tôt il avait rencontré Lucile. De sa cellule, il lui écrit des lettres enflammées : "Les verrous qui me séparent de toi ont vaincu toute ma fermeté d'âme [...] Envoie-moi de tes cheveux, que je les mette contre mon cœur"
 
Jugé avec Danton, Camille est exclu du débat lors du procès, de peur qu'il ne mette la foule de son côté, lui que le peuple a toujours soutenu pour son intégrité. Tous les deux sont condamnés à mort le 4 avril au matin. Il écrit : "Vis pour notre enfant ; parle-lui de moi ; tu lui diras, ce qu’il ne peut pas entendre, que je l’aurais bien aimé. Malgré mon supplice, je crois qu’il y a un Dieu... Adieu Horace... Adieu Lucile, ma tête séparée repose encore sur toi mes yeux mourants ».
 
Mais le jour même, Lucile est arrêtée à son tour. Robespierre a monté de toute pièce un complot dans lequel elle aurait trempé pour libérer des prisonniers politiques. Camille l'apprend, devient fou de rage et s'écrie " Les scélérats, non contents de m'assassiner, ils veulent assassiner ma femme !" OK, bon là j'imagine que la vraie phrase devait plutôt ressembler à : "Les scé-scé-scéééé-scélérats, non con-con, contents de-de-de-d-d-d-de m'aaaass-ass-ass-assassi-siner..."
 
Le 5 avril 1794, Camille est conduit à l'échafaud en compagnie de Danton et d'autres condamnés. Dans la charrette qui le mène à la mort, il dit "Peuple on te trompe, on tue tes amis ! Mon seul crime n’a jamais été que d’avoir versé des larmes !"
 
 
Scène du film "La Révolution Française, les années terribles" dans lequel Desmoulins est magnifiquement joué par François Cluzet

Il monte à l'échafaud juste après Danton. Il est agité, fébrile, et demande à Sanson, le bourreau, de donner une mèche de ses cheveux à Lucile. On l'installe sur la planche qui bascule à l'horizontal.
Alors que le couperet tombe, Camille hurle un dernier mot  : "Lucile!"
 
De son côté, la jeune femme est enfermée à Ste Pélagie. Lorsqu'elle apprend qu'elle est condamnée à mort le 13 avril au terme d'une parodie de procès, elle fait face avec courage et déclare "O Joie! Dans quelques heures je vais donc revoir Camille!" Avant de monter à l'échafaud, elle embrasse la veuve de Hebert qui tout comme elle est condamnée à mort pour les idées de son mari. Lucile est guillotinée à l'âge de 24 ans.
 
Sa dépouille rejoint celle de Camille dans la fosse commune des Errancis, vers l'actuel parc Monceau...là même où comble de l'ironie, celle de Robespierre sera jetée seulement 4 mois plus tard...

Horace, lui, dont les ardeurs républicaines ont surement été refroidies par le sort de ses parents, sera décoré par Louis XVIII et partira tenter sa chance à Haïti où il mourra de la fièvre jaune en 1825.
 
Si cette chronique sur ce couple qui inspira parmi d'autres le courant romantique du 19e siècle, aimez, commentez, partagez!
 
La semaine prochaine, nous partirons du côté de la Réunion pour vivre une histoire de pirate! Et j'aurais du lourd, du très très lourd!


lundi 2 mars 2015

Focus sur...#2 : Les exécutions qui auraient pu être plus réussies...

Aujourd'hui, c'est lundi, et le lundi, soit on tente de dire non à ce bon vieux Vladimir et on fini abattu par hasard dans la rue en pleine nuit, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"
 
Comme moi je trouve que la Russie c'est loin, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui de ces jours où le métier de bourreau n'a pas été facile.
 
On imagine pas à quel point ce métier ne devait pas être facile. Et puis les jours d'exécution, il y avait du monde. Eh oui, à l'époque, pas de télé réalité ou de match de foot pour aller se distraire, alors on allait regarder les hérétiques brûler vifs, les traitres se faire décapiter et les voleurs pendus. Mais tout ça c'était avant.
 
Maintenant, à moins de tomber sur les vidéos de Daesh, plus moyen d'emmener ses enfants apprendre la vie en voyant quelqu'un être mis à mort.
 
Mais heureusement, nous allons pouvoir traverser le temps grâce à la magie d'Internet et je vais vous emmener assister à 3 mise à mort qui ne se sont pas passé tout à fait comme prévu. Aller, c'est parti.
 
La perruque de Marie Stuart :
 
 

 
Nous sommes en 1587 en Angleterre. Quelque part dans une forteresse humide, Marie Stuart est enfermée depuis 18 ans. Plus exactement, sa cousine la reine Elisabeth 1ere l'a assigné à résidence sous la bonne garde de Talbot...oui ça revient au même qu'un emprisonnement mais c'est plus diplomatique.
 
Marie est l'ancienne reine d'Ecosse, et après être tombée dans un piège tendu par sa cousine, elle est condamnée à mort pour avoir voulu attenter à la vie de la reine d'Angleterre.
 
Le 8 février 1587, Marie a 44 ans. Elle se présente au pied de l'échafaud où le bourreau l'attend déjà, armé d'une hache. L'exécution par le glaive dont elle aurait pu bénéficier en tant que souveraine, lui a été refusé par la reine Elisabeth.
 
Elle porte une tenue rouge, comme une martyre chrétienne. Lorsqu'elle arrive, son crucifix est jeté puis écrasé au sol. Elle doit se déshabiller pour la sentence. Ses servantes s'avancent pour l'aider, mais le bourreau, dont la coutume veut qu'il récupère les vêtements des condamnés, les en empêche.
 
Marie, offusquée, dit alors "Je ne me suis jamais déshabillé devant autant d'hommes!" Elle ôte ses vêtements, mais en garde pour ne pas être complètement nue. Une servante lui bande les yeux avant de l'installer sur le billot. Et ce n'est finalement pas plus mal pour elle...
 
Le bourreau est complétement saoul ce jour là...Aussi, le premier coup qu'il donne ne fait qu'une entaille sur l'occiput de Marie. Le second coup en revanche tombe bien sur la nuque, mais sans assez de force pour que la tête se détache du cou. Marie est toujours vivante.
Le troisième coup, enfin, achève le supplice.
 
Le bourreau n'a cependant pas fini de faire de ce jour une humiliation totale pour Marie. Voulant montrer la tête de la condamnée à la foule, il la saisi à terre par les cheveux. Mais il a juste oublié que Marie portait une perruque...Quand il la soulève, la tête se détache de la perruque et vient rouler jusque devant les spectateurs...On imagine l'instant de solitude du bourreau qui se retrouve avec juste une perruque vide dans les mains et l'effroi du premier rang des spectateurs...
 
Le supplice de Chalais :
 
 

 
Un petit bond dans le temps, et nous voici cette fois en 1626. Chalais est un marquis qui a eu la naïveté de suivre Gaston d'Orléans dans un complot pour renverser Louis XIII, le frère de Gaston.
 
Le roi, ne pouvant se résoudre à faire exécuter son propre frère, a fait croire à Chalais qu'il serait épargné s'il donnait le nom de tous les conspirateurs. Pas de bol, il va en fait payer cher ses aveux!
 
Le marquis de Chalais doit être exécuté à Nantes le 19 août 1626. Le gars il a de bons potes qui ont la super idée d'enlever le bourreau pour retarder la mise à mort...Fausse Bonne Idée... Car c'est mal connaître la volonté du Roi. On remplace le bourreau officiel par un autre condamné, un cordonnier qui doit être pendu 3 jours plus tard et qui accepte cette charge.
 
Bourreau, c'est quand même un vrai métier et ça ne s'improvise pas vraiment...On confie au cordonnier une épée de Suisse qu'il ne prend pas la peine de faire effiler. Vous sentez venir le truc foireux hein?
 
Chalais se présente très dignement à l'échafaud. L'apprenti bourreau lui tend un foulard pour se bander les yeux, mais le marquis refuse courageusement, disant qu'il n'en a pas besoin, et lui demande de faire vite.
 
Le marquis pose sa tête sur le billot et le cordonnier lève la lourde épée qui retombe sur le cou de Chalais, qui, déséquilibré, tombe sur le plancher, le cou à peine entamé. Le cordonnier-bourreau lui donne aussitôt 3 coups moins violents...sans plus de résultats!
 
La foule se dit qu'il faut trouver une autre lame d'exécution, et tandis que tout le monde cherche ce qui pourrait faire l'affaire, Chalais est étendu et attend. Un tonnelier apporte alors une doloire, sorte de hache à court manche et long tranchant.
 
Le bourreau amateur, surement écœuré par tout ça ne veut pas se remettre à la tache et c'est le curé qui assiste Chalais qui doit le forcer à se remettre à l'ouvrage.
 
Il faudra au cordonnier 29 coups de doloire avant de parvenir à décapiter Chalais. Au 20e coup, le marquis vivait encore...Un Doliprane peut être M. Chalais?
 
La looooooongue exécution de Damiens :
 
 

 
Aller, si vous avez encore l'estomac bien accroché, dirigeons nous vers notre dernière étape : le 28 mars 1757. Ce jour là, place de Grève, Damiens va subir une série incroyable de torture.
 
Mais revenons un peu en arrière. Le 5 janvier 1757, Louis XV est allé rendre visite à Victoire, sa fille qui est malade. Il fait nuit, il fait froid. Damiens, bouscule alors 2 gardes et poignarde le Roi. La lame pénètre entre la 3e et la 4e côte. Le Roi perd beaucoup de sang, au point qu'il se sent perdu et dit "Je n'en reviendrais pas! Aller chercher un confesseur!"
 
En fait, les vêtements épais qu'il portait ont sauver la vie de Louis XV. Damiens, lui, a été arrêté immédiatement. Il faut faire quelque chose de ce régicide. Problème, cela fait environ 150 ans qu'on a pas torturé grand monde en France, depuis que Ravaillac a tué Henri IV, et plus personne ne sait vraiment comment faire.. Alors on va aux archives et on consulte ce qui a été réalisé par les anciens, au bon vieux temps.
 
Damiens va d'abord être interrogé, c'est à dire qu'après avoir chauffé des pincettes, on lui brûle la plante des pieds et les tendons. Là, Damiens, avoue tout et dit avoir agit seul. Il sera ainsi condamné à mort.
 
Revenons donc place de Grève, en plein Paris, à deux pas de l'Hôtel de Ville, en ce 28 mars 1757. Comme Ravaillac, Damiens va subir le traitement des régicides. Après avoir été torturé avec une tenaille, on verse du plomb fondu et de l'huile bouillante dans ses plaies. Ensuite, on imprègne sa main droite (celle qui a touché le Roi) de souffre, puis on la brûle.
 
Dernière étape : l'écartèlement. Damiens est attaché à 4 chevaux puissants, un pour chaque membre. Les chevaux ne suivent pas les ordres et ne parviennent pas à écarteler Damiens. Pendant 1h30, le pauvre bougre va être étiré dans tous les sens, sans que ses membres ne soient arrachés. Le bourreau fini par aller avec ses assistants cisailler les épaules et l'aine du supplicié afin de faciliter le travail des chevaux. Cette fois, c'est réussi, et Damiens se retrouve à l'état de tronc, sans bras ni jambes...mais toujours vivant et conscient!
 
Dépité, le bourreau fini par jeter Damiens dans un bûcher, et cette fois, le régicide meurt, brûlé vif.
 
A noter que le bourreau qui exécuta Damiens fut le même qui guillotina quelques années plus tard Louis XVI et Marie-Antoinette.
 
Damiens fut officiellement la dernière personne a être écartelée en France...on comprend pourquoi vu le fiasco...
 
 
 
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La semaine prochaine, pas de chronique pour cause d'obligations perso, mais retour le 16/03. Pour l'occasion, je vous propose de voter pour choisir le sujet de la prochaine chronique. Eh oui, un peu de démocratie bon sang!
 
Voici les propositions :
 
- Portrait de Roi : Charles IX, le roi qui ordonna la St Barthélémy
 
- Le couple Desmoulins : une figure romantique dans la Révolution
 
- Ca c'est passé un jour : Fusillade à OK Corral
 
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Bien sûr, quelque soit le sujet qui sortira vainqueur, j'aurais du lourd, du très très lourd!