lundi 8 septembre 2014

J'ai lu : "Marie Stuart" de Stefan Zweig




L'histoire :


Reine d'Ecosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix-sept ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est un des personnages les plus romanesques de l'histoire.

Veuve en 1560, elle rentre en Ecosse et épouse lord Darnley. Déçue par ce mariage, elle devient la maîtresse du comte Bothwell. Lorsque ce dernier assassine Darnley, l'horreur est telle que Marie doit se réfugier auprès de sa rivale, Elisabeth Ire, reine d'Angleterre. Celle-ci la retiendra vingt ans captive, avant de la faire condamner à mort. Son courage devant le supplice impressionnera les témoins, au point de métamorphoser celle que l'on disait une criminelle en une martyre de la foi catholique...


Mon Avis :

Voilà une reine que je ne connaissais quasiment pas. Lorsque je suis tombé par hasard sur ce livre à 0,50€ dans un vide grenier, je n'ai pourtant pas hésité, curieux de découvrir le destin de celle qui fut Reine d'Ecosse et Reine de France, prétendante au trône d'Angleterre.

Stefan Zweig a le mérite d'écrire ici une biographie qui se lit comme un roman. Il est tellement impliqué dans son récit et imprégné de ce personnage au destin si singulier, que l'on sent dans son écriture toute la souffrance de Marie. Il n'hésite pourtant pas à pointer du doigt ses défauts et ses erreurs, ne tombant jamais dans le parti pris pour celle qui est "l'héroïne" de son livre.

Bien au contraire, l'auteur ne dissimule pas ses erreurs de jugement, ne lui trouve aucune excuse, mais analyse comme un psychanalyste les raisons ayant pousser cette femme au bord du vide.

Le récit est clair, approfondi sans être érudit, facile à comprendre même pour un néophyte en Histoire.

Seul défaut, ce livre a été écrit en 1938, et cela se sent dans la manière dont l'auteur parle des femmes, notamment dans la rivalité entre Elisabeth et Marie qu'il résume à un crêpage de chignon purement féminin...on ne peut pas vraiment le blâmer pour ça, l'époque était ainsi.


dimanche 7 septembre 2014

Les Rois de France qui ont eu une mort nulle #2 : Henri II "J'ai pas un truc dans l'oeil?"

Oui j'ai décidé de ne suivre aucun ordre chronologique dans cette série...


Aujourd'hui, nous parlerons donc d'Henri II, père de Henri III, jusque là c'est logique.


Mais qui es-tu Henri second du nom?



Ce que l'on remarque tout de suite chez lui, c'est surtout cette joie de vivre et ce regard vif.

Henri II en bref :

- 2e fils de François 1er et de la reine Claude (c'était pas une prune celle là!), il né en 1519 et devient roi en 1547, vu que son frère aîné est déjà mort depuis 10 ans.

- En application du traité de Madrid, et après la défaite de François 1er, Henri est gardé comme otage par Charles Quint en Espagne de 1526 à 1530. Cette dure captivité aura sur lui des lourdes conséquences sur son enfance, et il en gardera des séquelles psychologiques. Il devient notamment hypocondriaque.

- A la différence de son père, il est d'une nature plutôt taciturne. Le diplomate vénitien Dandolo dit d'ailleurs qu'il rit rarement "au point que nombre de ceux qui sont à la cour assurent ne l'avoir jamais vu rire une seule fois"...sympa les soirées avec Henri!

- En revanche, côté physique, un autre vénitien dit : "« ...la taille haute et bien prise, la figure belle et agréable, le teint un peu brun... " tandis que le poète Du Bellay écrit que « son visage estoit doulx, meslé de gravité. » (ouais chiant quoi)

- Enfin côté physique, tout ne vas pas super bien...marié depuis 1533 à Catherine de Médicis, notre brave Henri se demande s'il n'est pas stérile car rien ne résulte de ses chaudes nuits conjugales depuis 11 ans. En réalité, le roi souffre d'une malformation pénienne dû à un hypospadias : en gros, un petit trou dans le corps du kiki qui fait que le sperme ne peut pas bien faire son chemin.

- Heureusement, il tombe sur Jean Fernel, médecin visionnaire qui lui conseille le coitus more ferarum pour pouvoir procréer....les plus cultivés (ou les plus cochons d'entre vous) auront reconnu dans ce nom latin l'appellation savante de la levrette!

- Bingo, Catherine accouchera entre 1544 et 1556 de 10 enfants! Aaaah, la médecine...y'a que ça de vrai!

- Il a pour maîtresse la célèbre Diane de Poitier (qui est né dans la Drôme!) qui a 20 ans de plus que lui : la première cougar de l'Histoire!

Sa mort :

Passionné d'exercice physique et adorant les tournois, il s'en donne à cœur joie une fois la paix signée avec l'Espagne. Profitant du double mariage de sa fille Elisabeth de France avec Philippe II d'Espagne et de sa sœur Marguerite avec le duc de Savoie, Henri décide d'organiser un super tournoi le 30 juin 1559.

Catherine est super angoissée car :

- Son astrologue lui a dit il y a longtemps que son mari devrait éviter les combats en champs clos, surtout vers ses 40 ans... or Henri a pile poil 40 ans!
- Nostradamus a dit à Henri qu'il mourrait d'une façon cruelle
- Le 3e adversaire du roi a entre les yeux une tache de naissance qui présageait selon ses proches de la mort d'un prince à la fleur de lys
- Le cheval du roi se nomme "Malheureux"

Je ne sais pas vous, mais moi je me serais méfié...

Bref, la fin de journée approche, le tournoi se déroule super bien. Dernier combat, Henri contre le capitaine de sa garde écossaise. Ils se lancent l'un contre l'autre une première fois, l'écossais casse sa lance après un choc terrible. Il fait une chaleur étouffante, il demande l'arrêt du combat et que le roi soit déclaré vainqueur. Oui mais le roi est joueur. Il refuse tout net. Son page n'a pas le temps de raccrocher sa visière que déjà il s'élance contre son adversaire. Et là c'est le drame...

La lance de Montgomery glisse sur l'armure du roi et pénètre dans le casque qui s'ouvre évidemment tout seul. Les morceaux pointus de la lance entrent dans le crâne royal en 5 endroits dans l'œil, le front, la tempe. Le plus gros morceau fait 10cm, il est entré par l'œil droit pour ressortir par l'oreille...

On fera venir le meilleur chirurgien de l'époque, Ambroise Paré. Celui-ci, désemparé, fait exécuter 6 prisonniers pour leur infliger les même blessures qu'au roi et étudier les meilleures façons de le guérir. En vain...Henri va mettre 10 jours à mourir dans d'atroces souffrances...

Son fils François II lui succède pour seulement 1 an, mourant lui même à 18 ans d'un abcès purulent de l'oreille, je vous passe les détails...

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