lundi 10 novembre 2014

Une femme dans l'Histoire #1 : Élisabeth-Charlotte du Palatinat, dite la "Palatine"

Aujourd'hui, c'est le 10/11 et il y a ceux qui font le pont et ceux qui bossent comme des nuls avant de se reposer demain. Quoiqu'il en soit, vous pouvez légitimement occuper ce jour férié souvent maussade en lisant cette chronique pleine de chose rigolote.

En effet, nous parlerons aujourd'hui d'une femme au caractère fort et qui est pour moi l'un de mes personnage historique préféré : Elisabeth-Charlotte du Palatinat, dite "La Palatine". Pourquoi elle? eh bien tout simplement parce que dès son arrivée en France, elle a entretenu avec sa tante Sophie une correspondance franchement drôle! Compilation des meilleurs extraits.

 
Mais qui es-tu Elisabeth-Charlotte?

- Princesse allemande, elle né le 27 mai 1652, elle a écrit près de 60 000 lettres! La plupart étaient destinées à sa tante Sophie qui lui fit office de mère par procuration après le divorce de ses parents. Ses proches la surnomment "Liselotte"
 
- En 1671, elle épouse Philippe d'Orléans, le frère de Louis XIV. Mariage purement politique car personne ne l'ignore à la Cour, Philippe préfère de loin les hommes. Il se farde le visage, ne porte que des chaussures à très haut talon, bref, la pauvre Elisabeth a épousé Vincent McDoom!
 
- Lors de son mariage, elle se décrit ainsi : "J'ai toujours été laide, j'ai une grande bouche et les dents gâtées". Mais elle est pleine d'esprit, et c'est ce qui lui attirera toute sa vie le respect de Louis XIV
 
- Son mari n'est pas le seul à être adepte du "vice italien". Elle parle ainsi de la Cour : "Celui qui voudrait détester tout ceux qui aiment les garçons ne pourrait pas ici aimer six personnes. Certains haïssent les femmes comme la mort et ne peuvent aimer que les hommes. D'autres aiment les hommes et les femmes. D'autres aiment seulement les enfants de dix ou onze ans, d'autres les jeunes gens de dix-sept à vingt-cinq ans. Il y en a d'autres qui n'aiment ni les hommes ni les femmes et se divertissent tout seul. Enfin, il y a ceux qui se débauchent avec tout ce qui leur tombe sous la main : animaux et hommes..."
 
- Liselotte ne supporte pas la maîtresse de Louis XIV, Mme Maintenon. Voici ce qu'elle dit d'elle dans ses courriers : "La vieille conne est plus âgée que moi, j'espère donc que j'aurais avant ma fin le plaisir de voir crever la vieille diablesse"
 
- Lorsque meurt Louvois, le ministre de Louis XIV, elle ne peut s'empêcher d'écrire : "Pour ma part, j'aurais préféré qu'une vieille conne fut crevée que lui, car elle va être à présent plus puissante que jamais et sa méchanceté se manifestera de plus en plus"
 
- Lorsque Louis XIV impose de marier sa fille bâtarde Mle de Blois au fils d'Elisabeth et Philippe, elle explose de colère et gifle son fils d'avoir accepté de telle fiançailles déshonorante! Elle dira : "Ma belle-fille ressemble à un cul comme deux gouttes d’eau!" Sympa les relations belle-mère / belle-fille!
 
- La classe allemande : Elle décrit ainsi dans un courrier avec une joyeuse insouciance les pets tonitruants qu'elle échangeait avec son mari en s'esclaffant. Leur fils, le duc de Chartres, s'exclame alors : "S'il en est ainsi, j'en ai autant envie que Monsieur et Madame". "Et son pet avait été le plus sonore". Liselotte conclu ainsi : "Ce sont des conversations princières. Si des curieux ouvrent mes lettres, j'offre cet encens en étrennes au premier qui ouvre et lit cette lettre avant vous ma tante"
 
- Après avoir attrapée la petite vérole et en avoir guérie en ne suivant pas le traitement des médecins, elle devient encore plus laide : "Je suis carrée comme un dé. Ma peau est d'un rouge tacheté de jaune, je commence à grisonner, mon front et mes yeux tout ridés, mon nez toujours aussi de travers mais très brodé par la variole, ainsi que mes deux joues. J'ai les joues plates, un double menton, les dents gâtées : voyez ma jolie figure!"
 
- La reine du détail scatologique : Les châteaux à l'époque ne sont pas les temples de l'intimité tant la Cour est nombreuse. Elle écrit à sa tante les difficultés à faire ses besoins en toute tranquillité : "Tout le monde nous voit chier : Impossible de s'installer sur sa chaise percée sans qu'il y passe des hommes, des femmes, des filles, des garçons, des abbés, des Suisses." Elle envie ainsi sa correspondante : "Vous êtes bienheureuse d'aller chier quand vous voulez! Chiez donc tout votre chien de soûl!" Liselotte, inspirée, continue ainsi : "Nous n'en sommes pas de même ici, où je suis obligée de garder mon étron pour le soir; il n'y a point de frottoir aux maisons du côté de la forêt. J'ai le malheur d'en habiter une, et par conséquent le chagrin d'aller chier dehors, ce qui me fâche, parce que j'aime chier à mon aise, et je ne chie pas à mon aise quand mon cul ne porte sur rien. Soyez à table avec la meilleure compagnie du monde; qu'il vous prenne envie de chier, il faut aller chier. Soyez avec une jolie fille ou femme qui vous plaise; qu'il vous prenne envie de chier, il faut aller chier ou crever. Ah! maudit chier! Tout l'univers est rempli de chieurs, et les rues de Fontainebleau de merde, principalement de la merde de Suisse, car ils font des étrons gros comme vous, Madame."
 
Sa mort :
 
Liselotte s'éteint en 1714. Malgré sa descendance limitée, elle est l'aïeule de la plupart des pinces et princesses catholique : famille royale de Belgique, de Bulgarie. Elle est aussi l'arrière grand mère des empereurs Joseph II et Léopold II, de Marie-Antoinette. De manière plus lointaine, elle est aussi l'aïeule de Marie Louise, la seconde épouse de Napoléon!
 
Personnage truculent, la Palatine a fait l'objet de plusieurs ouvrages que je vous conseille de vous procurer pour en savoir plus sur celle que certains appellent "la commère de Versailles".
 
Si cette chronique vous a plu, aimez, commentez, partagez! Il n'est pas exclu que je fasse d'autres articles prochainement sur des personnages féminin ayant laissé leur empreinte dans l'Histoire de France.
 
La semaine prochaine, un billet sur un tout autre thème, et j'aurais du lourd, du très très lourd!

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