lundi 1 décembre 2014

Scandale à la cour de France : l'Affaire de la Tour de Nesle

Aujourd'hui c'est lundi. Et le lundi on peut soit regarder les Feux de l'Amour si on bosse pas, soit lire cette chronique passionnante sur l'un des premiers scandale people de l'Histoire!

En effet, délaissons un peu nos rois fous pour nous intéresser aujourd'hui à une affaire qui a sérieusement ébranler (sans jeux de mots) la monarchie française au 14e siècle : L'Affaire de la Tour de Nesle

La Porte et la Tour de Nesle, sur le quai en face du Louvre
 
Le contexte :
 
Nous sommes en 1314. Le roi de France s'appelle Philippe IV, que l'on nomme "Le Bel". Il a 3 fils, qui deviendront tour à tour rois : Philippe, Charles et Louis (souvenez vous, celui qui est mort d'avoir bu du vin glacé!)
 
Philippe et Charles sont mariés respectivement avec les 2 sœurs de Bourgogne Jeanne et Blanche, tandis que Louis a épousé Marguerite de Bourgogne, fille de Mahaut d'Artois.
 
Elles ont entre 18 et 23 ans,  elles sont belles, et elles font souffler sur la cour de France un vent de gaieté innocente. Enfin...pas si innocentes que ça les donzelles, comme nous allons le voir.
 
Les 3 princes ont une sœur, Isabelle de France, qui a épousé le roi d'Angleterre et envoie régulièrement des cadeaux à ses belles-sœurs, dont une aumônière chacune.
 
Cette année là, grand évènement rarissime : le roi d'Angleterre vient rendre visite à son homologue français. Isabelle va revoir son pays et ses frères. Clou de la visite officielle : Philippe le Bel arme chevalier ses 3 fils et deux nobles, frères également : Philippe et Pierre Gauthier d'Aulnay.
 
Isabelle assiste à la cérémonie et son œil de femme repère immédiatement que les aumônières qu'elle avait offerte à ses belles sœurs sont accrochées à la ceinture des frères d'Aulnay. Maline la rouquine, elle devine qu'il y a anguille sous roche, ou plutôt poulpe sur moule dans le cas présent. Faut dire aussi qu'Isabelle elle s'y connait en adultère, elle qui ne voit pas bien souvent son roi de mari dans son lit, mais plutôt dans le lit des jeunes hommes anglais de la cour...
 
Elle rentre en Angleterre sans rien dire, mais (attention alerte cliché misogyne) c'est une femme. Elle ne parvient donc pas à garder ce terrible secret (fin de l'alerte cliché misogyne). Elle écrit à son père un billet où elle indique "Mon père, vos belles filles ont des amants". Sobre, concis, mais efficace.
 
Le Philippe, il est gentil, mais faut pas lui chatouiller les moustaches. Il a déjà fait tomber l'ordre des Templiers, conduit au bûcher le grand maître de cet ordre surpuissant, livrer des guerres un peu partout, il ne compte pas laisser trainer dans la boue l'honneur des Capétiens. En effet, si on apprend que les reines batifolent, le risque est de remettre en question la légitimité des futurs petits héritiers.
 
Très vite, Philippe le Bel fait arrêter les frères d'Aulnay et commence alors une enquête minutieuse...Non je déconne...En réalité, les deux jeunes nobles sont torturés et finissent par avouer ce que Blanche et Marguerite ont déjà révéler à leur beau père : Oui, depuis 2 ans, elle recevaient à la Tour de Nesle les deux beaux jeunes hommes pour des 5 à 7 torrides. Le roi de France est furieux, y compris contre Jeanne qui n'a rien fait d'autre que de se taire alors qu'elle savait tout depuis le début.
 
Le dénouement de l'affaire :
 
Marguerite et Blanche sont tondues, vêtues de robe de bure et conduite dans un chariot surmonté de toiles noires à la forteresse de Château Gaillard où elles sont jetées dans deux cellules froides et humides.
 
Marguerite, la femme de Louis X, mourra l'année suivante en 1315. Officiellement de maladie...officieusement, son mari aurait décider d'étouffer l'affaire et sa femme avec, entre deux matelas.
 
Blanche, lorsque Charles devient roi en 1322, est toujours prisonnière. Elle accepte l'annulation de son mariage et fini ses jours en 1326 à l'abbaye de Montbuisson.
Quant aux frères d'Aulnay, ils vont payer cher le plaisir qu'ils ont pris avec les sœurs adultères. Ils sont évidemment affreusement torturés puis condamnés à mort.
 
Devant des milliers de spectateurs, Philippe et Pierre-Gauthier sont hissés sur une estrade. Là, le bourreau les émascule puis jette leur sexe aux chiens. Toujours vivants, ils sont ensuite attachés à des chevaux puis trainés sur des tiges de paille fraichement coupées et pointues. Les deux frères n'ont toujours pas rendu l'âme.
 
Le bourreau les remonte sur l'estrade, les écorche vif, fait couler du plomb soufré en ébullition sur leurs blessures puis leur coupe la tête. Leurs corps sont ensuite pendus par les aisselles au gibet de Montfaucon
 
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La semaine prochaine, nous parlerons d'un gars qui est passé pas loin du retour gagnant..(teasing). Et j'aurais du lourd, du très très lourd!


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