lundi 2 mars 2015

Focus sur...#2 : Les exécutions qui auraient pu être plus réussies...

Aujourd'hui, c'est lundi, et le lundi, soit on tente de dire non à ce bon vieux Vladimir et on fini abattu par hasard dans la rue en pleine nuit, soit on lit "La petite histoire de l'Histoire"
 
Comme moi je trouve que la Russie c'est loin, j'ai le plaisir de vous parler aujourd'hui de ces jours où le métier de bourreau n'a pas été facile.
 
On imagine pas à quel point ce métier ne devait pas être facile. Et puis les jours d'exécution, il y avait du monde. Eh oui, à l'époque, pas de télé réalité ou de match de foot pour aller se distraire, alors on allait regarder les hérétiques brûler vifs, les traitres se faire décapiter et les voleurs pendus. Mais tout ça c'était avant.
 
Maintenant, à moins de tomber sur les vidéos de Daesh, plus moyen d'emmener ses enfants apprendre la vie en voyant quelqu'un être mis à mort.
 
Mais heureusement, nous allons pouvoir traverser le temps grâce à la magie d'Internet et je vais vous emmener assister à 3 mise à mort qui ne se sont pas passé tout à fait comme prévu. Aller, c'est parti.
 
La perruque de Marie Stuart :
 
 

 
Nous sommes en 1587 en Angleterre. Quelque part dans une forteresse humide, Marie Stuart est enfermée depuis 18 ans. Plus exactement, sa cousine la reine Elisabeth 1ere l'a assigné à résidence sous la bonne garde de Talbot...oui ça revient au même qu'un emprisonnement mais c'est plus diplomatique.
 
Marie est l'ancienne reine d'Ecosse, et après être tombée dans un piège tendu par sa cousine, elle est condamnée à mort pour avoir voulu attenter à la vie de la reine d'Angleterre.
 
Le 8 février 1587, Marie a 44 ans. Elle se présente au pied de l'échafaud où le bourreau l'attend déjà, armé d'une hache. L'exécution par le glaive dont elle aurait pu bénéficier en tant que souveraine, lui a été refusé par la reine Elisabeth.
 
Elle porte une tenue rouge, comme une martyre chrétienne. Lorsqu'elle arrive, son crucifix est jeté puis écrasé au sol. Elle doit se déshabiller pour la sentence. Ses servantes s'avancent pour l'aider, mais le bourreau, dont la coutume veut qu'il récupère les vêtements des condamnés, les en empêche.
 
Marie, offusquée, dit alors "Je ne me suis jamais déshabillé devant autant d'hommes!" Elle ôte ses vêtements, mais en garde pour ne pas être complètement nue. Une servante lui bande les yeux avant de l'installer sur le billot. Et ce n'est finalement pas plus mal pour elle...
 
Le bourreau est complétement saoul ce jour là...Aussi, le premier coup qu'il donne ne fait qu'une entaille sur l'occiput de Marie. Le second coup en revanche tombe bien sur la nuque, mais sans assez de force pour que la tête se détache du cou. Marie est toujours vivante.
Le troisième coup, enfin, achève le supplice.
 
Le bourreau n'a cependant pas fini de faire de ce jour une humiliation totale pour Marie. Voulant montrer la tête de la condamnée à la foule, il la saisi à terre par les cheveux. Mais il a juste oublié que Marie portait une perruque...Quand il la soulève, la tête se détache de la perruque et vient rouler jusque devant les spectateurs...On imagine l'instant de solitude du bourreau qui se retrouve avec juste une perruque vide dans les mains et l'effroi du premier rang des spectateurs...
 
Le supplice de Chalais :
 
 

 
Un petit bond dans le temps, et nous voici cette fois en 1626. Chalais est un marquis qui a eu la naïveté de suivre Gaston d'Orléans dans un complot pour renverser Louis XIII, le frère de Gaston.
 
Le roi, ne pouvant se résoudre à faire exécuter son propre frère, a fait croire à Chalais qu'il serait épargné s'il donnait le nom de tous les conspirateurs. Pas de bol, il va en fait payer cher ses aveux!
 
Le marquis de Chalais doit être exécuté à Nantes le 19 août 1626. Le gars il a de bons potes qui ont la super idée d'enlever le bourreau pour retarder la mise à mort...Fausse Bonne Idée... Car c'est mal connaître la volonté du Roi. On remplace le bourreau officiel par un autre condamné, un cordonnier qui doit être pendu 3 jours plus tard et qui accepte cette charge.
 
Bourreau, c'est quand même un vrai métier et ça ne s'improvise pas vraiment...On confie au cordonnier une épée de Suisse qu'il ne prend pas la peine de faire effiler. Vous sentez venir le truc foireux hein?
 
Chalais se présente très dignement à l'échafaud. L'apprenti bourreau lui tend un foulard pour se bander les yeux, mais le marquis refuse courageusement, disant qu'il n'en a pas besoin, et lui demande de faire vite.
 
Le marquis pose sa tête sur le billot et le cordonnier lève la lourde épée qui retombe sur le cou de Chalais, qui, déséquilibré, tombe sur le plancher, le cou à peine entamé. Le cordonnier-bourreau lui donne aussitôt 3 coups moins violents...sans plus de résultats!
 
La foule se dit qu'il faut trouver une autre lame d'exécution, et tandis que tout le monde cherche ce qui pourrait faire l'affaire, Chalais est étendu et attend. Un tonnelier apporte alors une doloire, sorte de hache à court manche et long tranchant.
 
Le bourreau amateur, surement écœuré par tout ça ne veut pas se remettre à la tache et c'est le curé qui assiste Chalais qui doit le forcer à se remettre à l'ouvrage.
 
Il faudra au cordonnier 29 coups de doloire avant de parvenir à décapiter Chalais. Au 20e coup, le marquis vivait encore...Un Doliprane peut être M. Chalais?
 
La looooooongue exécution de Damiens :
 
 

 
Aller, si vous avez encore l'estomac bien accroché, dirigeons nous vers notre dernière étape : le 28 mars 1757. Ce jour là, place de Grève, Damiens va subir une série incroyable de torture.
 
Mais revenons un peu en arrière. Le 5 janvier 1757, Louis XV est allé rendre visite à Victoire, sa fille qui est malade. Il fait nuit, il fait froid. Damiens, bouscule alors 2 gardes et poignarde le Roi. La lame pénètre entre la 3e et la 4e côte. Le Roi perd beaucoup de sang, au point qu'il se sent perdu et dit "Je n'en reviendrais pas! Aller chercher un confesseur!"
 
En fait, les vêtements épais qu'il portait ont sauver la vie de Louis XV. Damiens, lui, a été arrêté immédiatement. Il faut faire quelque chose de ce régicide. Problème, cela fait environ 150 ans qu'on a pas torturé grand monde en France, depuis que Ravaillac a tué Henri IV, et plus personne ne sait vraiment comment faire.. Alors on va aux archives et on consulte ce qui a été réalisé par les anciens, au bon vieux temps.
 
Damiens va d'abord être interrogé, c'est à dire qu'après avoir chauffé des pincettes, on lui brûle la plante des pieds et les tendons. Là, Damiens, avoue tout et dit avoir agit seul. Il sera ainsi condamné à mort.
 
Revenons donc place de Grève, en plein Paris, à deux pas de l'Hôtel de Ville, en ce 28 mars 1757. Comme Ravaillac, Damiens va subir le traitement des régicides. Après avoir été torturé avec une tenaille, on verse du plomb fondu et de l'huile bouillante dans ses plaies. Ensuite, on imprègne sa main droite (celle qui a touché le Roi) de souffre, puis on la brûle.
 
Dernière étape : l'écartèlement. Damiens est attaché à 4 chevaux puissants, un pour chaque membre. Les chevaux ne suivent pas les ordres et ne parviennent pas à écarteler Damiens. Pendant 1h30, le pauvre bougre va être étiré dans tous les sens, sans que ses membres ne soient arrachés. Le bourreau fini par aller avec ses assistants cisailler les épaules et l'aine du supplicié afin de faciliter le travail des chevaux. Cette fois, c'est réussi, et Damiens se retrouve à l'état de tronc, sans bras ni jambes...mais toujours vivant et conscient!
 
Dépité, le bourreau fini par jeter Damiens dans un bûcher, et cette fois, le régicide meurt, brûlé vif.
 
A noter que le bourreau qui exécuta Damiens fut le même qui guillotina quelques années plus tard Louis XVI et Marie-Antoinette.
 
Damiens fut officiellement la dernière personne a être écartelée en France...on comprend pourquoi vu le fiasco...
 
 
 
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La semaine prochaine, pas de chronique pour cause d'obligations perso, mais retour le 16/03. Pour l'occasion, je vous propose de voter pour choisir le sujet de la prochaine chronique. Eh oui, un peu de démocratie bon sang!
 
Voici les propositions :
 
- Portrait de Roi : Charles IX, le roi qui ordonna la St Barthélémy
 
- Le couple Desmoulins : une figure romantique dans la Révolution
 
- Ca c'est passé un jour : Fusillade à OK Corral
 
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